"Ecrire l'avenir à l'encre de la liberté" (de/fr)

Bern, 13.09.2014 - Zug, 13.09.2014 - Speech by the President of the Swiss Confederation, Mr Didier Burkhalter, on the occasion of the day of the Liberal Democratic Party - Check against delivery

Mesdames et Messieurs,
et chers amis,

Après avoir tant voyagé ces derniers temps, c’est tout simplement bon d’être aujourd’hui avec vous, ici, au cœur de notre pays.

Et si nous nous retrouvons tous ensemble aujourd’hui, c’est pour parler de nos valeurs. Si nous avons décidé de donner de notre temps et de notre énergie à un courant d’idées, c’est pour faire progresser ces valeurs. Et si ce débat et cet engagement sont si importants, c’est parce qu’ils doivent permettre à chaque personne dans notre société de partager ces valeurs fondamentales.

Dans notre monde d’aujourd’hui, ce sont trop souvent les armes et la violence qui effacent les valeurs. Les drapeaux qui claquent au vent peuvent être noirs de terreur ; ils se plantent comme des lames de couteaux sur des territoires gagnés par le sang versé et les espoirs renversés.

Ici, notre drapeau porte une croix toute blanche, histoire d’exprimer lui-même la nature profonde du pays : la Suisse est un havre de paix, de liberté et de sécurité. Ici, on peut dire franchement ce qu’on pense ; on peut critiquer ouvertement le gouvernement et son président sans craindre d’être emprisonné, ou pire. Ceci dit, rien n’interdit non plus de leur dire quelque chose de sympathique !

Ici, chacun d’entre nous peut circuler librement et en toute sécurité; même le président qui, lorsqu’il prend le train, comme tout le monde ou presque, sur le magnifique quai de gare de Neuchâtel (aujourd’hui enfin mondialement reconnu), fait sensation sur twitter et sur la planète entière…

Drôle de monde qui s’étonne de l’égalité des chances, qui n’arrive pas à imaginer ce qui est naturel et évident en Suisse : que chacun puisse prendre part aux décisions importantes (s’il le veut) ; que chacun est libre de décider ce qu’il veut tenter de faire de sa vie.

Des droits qui, comme le drapeau suisse, sont enracinés dans la nature profonde du pays. Des droits que l’on respire à chaque seconde, comme l’oxygène dans nos poumons. Des droits évidents pour nous, comme l’eau courante, l’électricité ou l’accès à Internet.

Des droits qui, pourtant, sont tout sauf évidents, au-delà de nos frontières. Des droits pour lesquels aujourd’hui encore tant d’hommes, de femmes et même d’enfants risquent avec courage leur vie à chaque instant.


L’humain au centre

En Suisse, la paix et la liberté ne nous sont toutefois pas tombées du ciel non plus. Elles ont été conquises par une révolution, une révolution libérale qui a conduit à la fondation de l’Etat fédéral en 1848. La Constitution fédérale est entrée en vigueur il y a 166 ans, le 12 septembre 1848. Chez nos voisins, les révolutions se sont soldées par un échec, mais la nôtre a été une pleine réussite. C’est pourquoi durant la seconde moitié du 19e siècle, notre pays est devenu un îlot républicain et démocratique dans une Europe dominée par les monarchies.

Nos ancêtres libéraux-radicaux ont ainsi posé les jalons de ce qui allait devenir le modèle de la réussite suisse. La Constitution fédérale est le cœur de notre système politique. Elle a été écrite à l’encre la plus belle du monde, une encre qui ne devrait jamais sécher et encore moins s’effacer : l’encre de la liberté.

C’est avec cette encre-là qu’un homme juste, épris de liberté pour les autres, a écrit, 15 ans après la révolution libérale suisse, quelques phrases pour changer le monde. Abraham Lincoln, dans son discours de Gettysburg : « C’est à nous de vouloir, dit-il, que notre pays renaisse dans la liberté ; à nous de décider que le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple, ne disparaîtra jamais de la surface de la terre. »

Mesdames et Messieurs,
L’Etat est fait pour l’individu et non pas l’individu pour l’Etat. Un gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple est au service de la liberté individuelle, et non l’inverse.


Maintenir la Suisse sur la voie du succès

La paix et la liberté ont tant de valeur qu’elles n’ont pas de prix, aujourd’hui comme demain, et comme en 1848. Chaque jour de notre vie, nous devons lutter pour les préserver et nous devons faire preuve de responsabilité, tout spécialement pour les générations futures.

Nous partageons une responsabilité commune : celle de maintenir la Suisse sur la voie du succès ; celle de donner à nos concitoyens du travail et des perspectives d’avenir ; celle, aussi, de prendre soin de notre culture politique unique au monde ; celle, donc, de conserver un ordre économique libéral, des finances publiques équilibrées, une démocratie de proximité, un partenariat social efficace ; la responsabilité, enfin, de promouvoir le dialogue, la recherche du compromis, le partage du pouvoir et la concordance ainsi que le respect des minorités.

Nous partageons la responsabilité d’être conscients, dans notre cœur, de ces points forts qui existent en Suisse et qui, souvent manquent tant ailleurs. Y aurait-il eu cette guerre en Ukraine si le pouvoir avait été partagé équitablement avec les régions et entre les gens ? Y aurait-il eu ce chaos en Libye si les institutions avaient pu fonctionner pour le peuple ? Y aurait-il eu cette avancée extrémiste en Irak si l’on avait évité l’oppression des modérés ? Y aurait-il eu toutes ces souffrances inutiles si l’on avait su écouter les cris de détresse ?

Notre pays, grâce à ses institutions forgées au feu des valeurs libérales, a su partager le pouvoir et offrir des perspectives à chacun. Aux yeux de beaucoup de gens de par le monde, notre pays est un merveilleux cadeau.

La Svizzera è un Paese con una volontà di ferro e un gran cuore. La molteplicità di lingue e culture non solo non ci divide, ma ci rende più forti. Troviamo unità nella diversità. L’anima di questo modello è rappresentata dalla volontà politica e dalla capacità di venirsi incontro, ascoltare le proposte dell’altro e trovare soluzioni comuni.


Freiheit und Verantwortung in der Aussenpolitik

Der Erfolg der liberalen Schweiz hängt nicht nur davon ab, dass wir im Inneren die Weichen richtig stellen. Unser Erfolg hängt auch immer mehr von einem stabilen Umfeld ab. Deshalb setzen wir uns auch jenseits der Landesgrenzen für Freiheit und Frieden ein.

Es liegt zum einen in unserem Interesse. Denn die Schweiz ist keine Insel und es geht uns besser, wenn es unseren Nachbarn gut geht und die Welt möglichst frei und sicher ist. Zum anderen ist es eine Frage der Verantwortung. Die Schweiz hat mehr Gewicht als es ihre Grösse vermuten lässt. Der Erfolg der Schweiz ist eine Verpflichtung, international Verantwortung zu übernehmen.

Die Schweiz übernimmt diese Verantwortung. Sie tut dies, indem sie die inneren Stärken unseres Landes auch zu Leitthemen ihrer Aussenpolitik macht. Wir verfügen dank unserer politischen Kultur über viel Erfahrung in Fragen der Machtteilung, der Vermittlung von Verhandlungslösungen und der Förderung des Friedens.

Die inneren Stärken der Schweiz sind somit auch für die Welt von Nutzen; ein bisschen mehr Schweizer Tugenden täte der Welt übrigens gut. Das ist kein Sendungsbewusstsein, sondern eine nüchterne Beobachtung des aktuellen Weltgeschehens…

Unser Vorsitz der Organisation für Sicherheit und Zusammenarbeit in Europa ist ein idealer Rahmen für unsere Aussenpolitik. Die OSZE setzt auf Dialog, Kompromiss, Konsens und Kooperation – auf Schweizer Prinzipien. Eine Art doppelte Schweiz.

Die Schweiz hält in der Ukrainekrise diese Prinzipien hoch: Brücken bauen, Vertrauen schaffen und den Dialog fördern. Die eigenständige Positionierung erlaubt es der Schweiz, eine nützliche Rolle zu spielen und Verantwortung zu übernehmen.

In der Ukrainekrise reiht sich ein kritischer Moment an den anderen. Trotz Waffenstillstand ist noch nichts gewonnen. Die humanitäre Not hält an und eine weitere Eskalation ist nicht auszuschliessen. Wir werden darum weiterhin alles tun für eine friedliche Lösung. Unsere aussenpolitische Verantwortung für mehr Freiheit und Frieden in der Welt – und somit auch für die Schweiz – gebietet das.


Eigenständigkeit als Trumpf

Die Schweizer Aussenpolitik ist verantwortungsbewusst. Sie ist aber auch eigenständig und souverän. Eigenständigkeit heisst selber und frei entscheiden. Was die Freiheit für den Einzelnen ist, ist die Eigenständigkeit für den Staat.

Die Eigenständigkeit ist vor allem durch die Nichtmitgliedschaft in der EU und durch die Neutralität gekennzeichnet. Die eigenständige Positionierung ist anspruchsvoll und herausfordernd. Sie ist aber richtig für die Schweiz.

Der bilaterale Weg der Schweiz ist das beste Beispiel für die Eigenständigkeit der Schweiz. Und er ist eben beides: anspruchsvoll und richtig. Dieser Weg ist der einzige, der von der Mehrheit der Bevölkerung unterstützt wird. Er ist auch der einzige, welcher den inneren Zusammenhalt wahrt. Und der bilaterale Weg erlaubt die Wahrung der Kerninteressen der Schweiz – Wohlstand und Unabhängigkeit.

Das gilt auch nach dem 9. Februar. Das Stimmvolk hat uns den Verfassungsauftrag erteilt, die Migration besser zu kontrollieren. Der Bundesrat leitet daraus eine doppelte Zielsetzung ab: die Zuwanderung besser zu steuern und den bilateralen Weg zu erhalten und zu stärken.

Dieses doppelte Ziel lässt sich nur mit einem schrittweisen Vorgehen erreichen. Genau das macht der Bundesrat: wir bewahren Ruhe und schreiten ausdauernd und geeint voran.

Klar ist, dass der neue Verfassungsartikel nicht vereinbar ist mit der Personenfreizügigkeit. Ebenso klar ist aber auch, dass die Migrationsfrage einen Platz in den Gesprächen mit der EU haben muss. Die EU ist zwar nicht bereit über die Prinzipien der Personenfreizügigkeit zu verhandeln, aber sie ist bereit über konkrete Umsetzungsprobleme zu diskutieren. Das ermöglicht Raum für konstruktive Diskussionen.

Es gibt auf beiden Seiten gewichtige Interessen, die Brücken in Form der bilateralen Verträge nicht abzureissen, sondern vielmehr zu verstärken.

Wie es in diesem Dossier weitergeht, wird sich weisen. Eines ist aber jetzt schon klar: Am Schluss wird das Volk das letzte Wort haben. Wie wir unsere Zukünftige Geschichte schreiben werden, werden wir alle zusammen entscheiden; wie immer bei wichtigen Fragen, wie immer in stürmischen Zeiten.

Und wie es Abraham Lincoln in seiner zeitlosen Rede gesagt hat: “the government of the people, by the people, for the people.”Die Regierung des Volkes, durch das Volk, für das Volk…

Histoire d’écrire l’avenir à l’encre de la liberté.


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