«Un moment pour faire et un moment pour donner» (fr/de)

Bern, 11.12.2014 - Köniz (BE), 11 December 2014 - Speech by the President of the Swiss Confederation, Didier Burkhalter, head of the Federal Department of Foreign Affairs, at the reception of the President of the Swiss Confederation 2015 Mrs Simonetta Sommaruga - Check against delivery

Mesdames et Messieurs,

Vous me permettrez de m’adresser d’abord à Simonetta, qui n’est pas qu’une collègue parce qu’elle est une amie.

Simonetta, la vie est comme les notes sur un piano ; elle coule, elle résonne ; elle nous file entre les doigts.

La présidence du Conseil fédéral ? C’est un morceau de vie, comme un morceau de piano : elle coule, elle résonne ; elle nous file entre les doigts au bout des quatre saisons…

Les quatre saisons, précisément : pour une fois, tout commence en hiver, par la « session d’hiver »… qui, en réalité, a lieu en automne ! Et qui porte avec elle le moment de l’élection : un moment de fête, un moment de chaleur dans la rigueur du froid, un moment de proximité, de complicité, de rencontre avec tout le monde, ou presque. L’un de ces moments si helvétiques, si essentiels, sur lesquels notre culture politique - notre pays - se construit.

Et la fête aime additionner tous les niveaux : la commune, cette « maison première » de l’engagement politique, que tu as assidûment fréquentée ici à Köniz, le canton de Berne qui te reçoit, et enfin la Confédération. Trois niveaux complémentaires qui pavoisent sans orgueil, qui célèbrent dans la simplicité et qui partage cette authenticité républicaine d’attachement à nos valeurs. Des personnes au service des institutions, des notes sur un piano…

Puis vient le printemps : les rivières qui renaissent jusqu’à se révolter, la chaleur du soleil qui teste ses rayons, la présidence qui se met à bourgeonner, les idées qu’elle portait en elle, les thèmes qu’elle voulait lancer développent leurs premiers rameaux. Cette année, j’avais mis le cap sur la jeunesse, laquelle m’a répondu, du début à la fin, qu’elle ne connaissait que le printemps ! Tu as choisi une autre force de notre culture politique et de notre volonté de vivre ensemble : la démocratie directe qui, elle aussi, devrait choisir de ne jamais vieillir.

Der Frühling hält nicht auf einmal Einzug. Manchmal will ihm der Winter nur zögerlich Platz machen. Wir haben dies, liebe Simonetta, zum Beispiel an einem Sonntag erlebt. Am 9. Februar: ein wichtiges Datum für unsere Demokratie; ein Moment aber auch, der einen neuen Kälteeinbruch über das Land hätte bringen können, durch eine Spaltung der Schweiz und einen Graben zwischen Volk und Institutionen. Gemeinsam mit dem Bundesrat, den Parteien, den Sozialpartnern und den Kantonen haben wir uns dafür eingesetzt, dass die Schweiz nicht von dieser Kälte erfasst wird.

Und wir werden diese von gegenseitigem Respekt geprägte Zusammenarbeit auch im nächsten Jahr pflegen. Wir werden dies tun, um sowohl eine bessere Steuerung der Zuwanderung zu erreichen – wie dies das Volk am 9. Februar verlangt hat – als auch die Zukunft des bilateralen Weges sicherzustellen, den das Volk am 30. November bestätigt hat.

Nach dem Frühling folgt der Sommer, der Entscheide und politische Weichenstellungen reifen lässt. Der Sommer, der alles in goldenes Licht taucht, voller Lebensfreude und Freundschaft. Aber auch der sommerliche Himmel ist gegen Gewitterwolken nicht gefeit. Der Sommer 2014 war reich an Regen, immer wieder bedeckten dunkle Wolken den Himmel. Ähnlich wie der Sommer, den die Welt erlebt hat: die Spannungen im Maghreb und im Nahen Osten, die weit von einer Lösung entfernt sind; die Krisen im Irak, in Syrien; der Konflikt in der Ukraine…

Im Ausland sagt man mir oft, die Schweiz sei das Land, das weiss, wie man den Frieden wahren kann. Unser Land des Friedens und des Dialogs hat immer wieder versucht, etwas Licht in den dunklen Himmel zu bringen und Wärme durch die dicke Nebeldecke dringen zu lassen. Denn wir haben nicht vergessen, dass hinter den Wolken immer die Sonne scheint. Man muss sie nur suchen.

Et à peine a-t-on cherché que l’on retrouve déjà l’automne, qui boucle la boucle. L’automne présidentiel mélange les couleurs et joue les contrastes, comme dans la forêt. On passe ainsi de New York, à Saint-Gall, de l’ONU à l’Olma, du discours de la Suisse au monde à la rencontre inoubliable avec le petit cochon…

C’est peut-être à ce moment – là qu’on perce le secret de la présidence : elle ne nous appartient pas ; elle est partout : dans les voyages lointains comme dans les ruelles de nos villages ; dans les séances de travail comme dans les rencontres avec la population ; à la télévision comme sur un quai de gare (le plus connu étant maintenant à Neuchâtel !). Et tout cela, aux quatre coins du monde, du pays et des saisons.

Au moment même où l’on croit que la présidence n’a plus de secret pour nous, que l’on en a fait le tour, qu’on la maîtrise, la voilà qui reprend sa liberté ! Avec la fin de l’automne, c’est la fin d’un voyage qui laisse une ribambelle d’images, parfois dures et parfois souriantes.

Chère Simonetta,

La vie est comme les notes sur un piano ; elle coule, elle résonne ; elle nous file entre les doigts. La présidence est un morceau de vie, comme un morceau de piano : elle coule et résonne, nous file entre les doigts au bout des quatre saisons…

Pour entrer avec bonheur dans ce cycle des saisons présidentielles, j’ai le plaisir de t’offrir une toute nouvelle version des Quatre-saisons de Vivaldi. C’est moins le son du piano que celui des violons qui te rappellera qu’au fond, la présidence, comme la vie, ce n’est qu’un moment : un moment pour faire et un moment pour donner.


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