Publication du rapport annuel 2001 de la DSN: rétrospective et perspectives

Berne, 22.04.2002 - La Division principale de la Sécurité des Installations Nucléaires (DSN) publie son rapport annuel 2001. Elle s’y exprime sur la sécurité nucléaire et la radioprotection dans les installations nucléaires suisses et pendant les transports de matières radioactives en 2001. La gestion et l’état des installations nucléaires, de même que le déroulement des transports sont qualifiés de bons. Le nouveau directeur de la DSN, le Dr. Ulrich Schmocker, ne permettra pas lui non plus qu’on économise sur la sécurité nucléaire, car le maintien du niveau de sécurité élevé des installations nucléairesdoit être garanti.

Dans son rapport annuel, la DSN montre que les quantités de matières radioactives rejetées dans l’environnement par les quatre centrales nucléaires, par l’Entrepôt central de la ZWILAG (Zwischenlager Würenlingen AG) et par l’Institut Paul Scherrer (IPS), ont été très faibles et nettement inférieures aux valeurs limites fixées par les autorités. Dans toutes les installations nucléaires suisses, les valeurs des doses collectives du personnel (somme de toutes les doses d’irradiation individuelles des personnes travaillant dans une installation nucléaire) ont une fois de plus été basses.

Rapport annuel de la DSN

Dans son rapport annuel, la DSN prend position quant à l’état, au fonctionnement et à la gestion des centrales nucléaires suisses, de l’Entrepôt central et des installations nucléaires de l’IPS surveillées par la DSN. La sécurité des installations nucléaires suisses est dans l’ensemble bonne. En 2001, la DSN a dû notifier, en vertu de ses directives, 16 événements dans les centrales nucléaires suisses et 2 à l’IPS. 15 des 16 événements survenus dans les centrales nucléaires ont été classés au niveau 0, niveau le plus bas de l’échelle internationale de gravité des événements nucléaires INES. Un événement a été classé au niveau 1: au cours de la révision de l’été 2001 dans la centrale nucléaire de Leibstadt, deux opérateurs n'avaient pas respecté certaines consignes d’exploitation. On a relevé, parmi les autres événements, trois arrêts automatiques du réacteur (un à Mühleberg, deux à Beznau). Tous ces événements n’ont compromis ni l’exploitation sûre des installations, ni la radioprotection de la population et du personnel.

La DSN a délivré en juin 2001 à la ZWILAG le permis d’exploitation de la halle d'entreposage des conteneurs. L’année dernière, la ZWILAG a commencé les travaux de construction de l'entrepôt pour déchets de faible et moyenne activité, dont on n’aura besoin que dans quelques années.

Le rapport annuel 2001 de la DSN est disponible auprès de son secrétariat à Würenlingen, à l’adresse postale "HSK/DSN; 5232 Villigen-HSK". Il n'est disponible pour l’instant qu’en allemand. Les versions française et anglaise seront à disposition dans quelques semaines. Dès aujourd’hui, la DSN publie aussi son rapport annuel sur Internet, à l’adresse www.hsk.psi.ch.

Non respect de consignes d’exploitation

Au cours de l’arrêt pour révision de 2001 dans la centrale nucléaire de Leibstadt (KKL), deux opérateurs ont falsifié un procès-verbal de contrôle (événement de niveau 1 sur l’échelle INES). Le cas a été rapidement découvert par KKL puis annoncé à la DSN. La DSN a ensuite sommé KKL de clarifier si ces falsifications étaient des cas particuliers. KKL n’a alors pas constaté d’autres falsifications de procès-verbaux. Des formulaires à usage interne ont fait apparaître quelques irrégularités dans l’établissement de procès-verbaux de rondes de contrôle. Tout comme les falsifications notifiées, ces irrégularités n’ont pas compromis l’exploitation sûre de l’installation. Par la suite, la DSN a invité les exploitants des autres centrales nucléaires suisses à rechercher chez eux aussi d’éventuels cas de falsifications. Aucune falsification n’a été constatée. Par ailleurs, la DSN a réalisé des inspections dans toutes les centrales nucléaires suisses et vérifié par échantillonnage des procès-verbaux et des listes de contrôle. Elle n’a pas détecté non plus de falsifications.

Protection des centrales nucléaires suisses contre la chute d’avion

Suite à l’attentat terroriste du 11 septembre 2001, la DSN a engagé une étude sur la sécurité des centrales nucléaires suisses en cas de chute d’avion.

Les centrales nucléaires sont les installations civiles les mieux protégées contre des actes de sabotage ou une chute d’avion. La Suisse et l’Allemagne font partie des pays qui exigent depuis le milieu des année 70 que des mesures spécifiques soient prises contre la chute d’avion sur des installations nucléaires. On en a tenu compte lors de la construction des centrales nucléaires de Gösgen et de Leibstadt. Pour la construction des installations de Beznau et de Mühleberg, un dimensionnement particulier contre la chute d'avion n’avait pas été exigé; l'état de la technique n’en était pas là à l’époque. Pour ces installations, on a donc conçu et mis en place il y a quelques années des systèmes de secours d’urgence résistant spécialement à une chute d’avion.

En septembre 2001, la DSN a invité les exploitants des centrales nucléaires à procéder à une étude approfondie sur l’intégrité et la stabilité des bâtiments importants pour la sécurité, ainsi que sur les conséquences d’un incendie de kérosène en cas de chute d’avion ciblée sur leurs installations. La DSN et le groupe de travail mis en place par les exploitants sont en contact étroit avec des groupes d’experts internationaux, vu que des études similaires sont réalisées aussi dans d’autres pays. Les résultats d’une session de travail internationale de l’AEN de l’OCDE en avril 2002 ont montré que les travaux suisses réalisés jusqu’à présent dans ce domaine sont bien avancés et tiennent compte de méthodes d’analyse modernes.

Il résulte des premières estimations provisoires du groupe de travail que toutes les centrales nucléaires suisses jouissent d’un niveau de protection élevé contre la chute d’avion. Les études sont encore en cours. On disposera, au plus tôt vers fin 2002, de résultats plus détaillés de ces études.

Transports d’éléments combustibles usés et de déchets vitrifiés de haute activité

Depuis la reprise en août 1999 des transports d'éléments combustibles usés provenant de centrales nucléaires suisses, 33 transports de ce type ont été réalisés en tout jusqu’au début d’avril 2002. Les transports de matières radioactives se déroulent conformément aux réglementations internationales sur le transport des marchandises dangereuses (ARD/RID). Sur ces 33 transports, 19 ont été faits vers l’installation française de retraitement de la COGEMA, 10 vers BNFL (Grande Bretagne) et 4 vers l’Entrepôt central de la ZWILAG à Würenlingen, en Argovie. Depuis l’ouverture de la halle d'entreposage de la ZWILAG, deux transferts de conteneurs avec des coquilles de verre ont en outre été effectués de la Hague à Würenlingen. Aucun de ces 35 transports n’a donné lieu à une contamination (souillure), ce qui signifie que les valeurs limites en vigueur en la matière ont été respectées. Le 18 avril 2002 une contamination d'un camion vide provenant de France a été constatée au contrôle d'entrée de la centrale de Beznau. Le camion a été immédiatement nettoyé et autorisé à reprendre la route. En aucun moment personnes et environnement n'ont été mis en danger. Les mesures techniques, radiologiques et d’organisation prises depuis 1999 pour empêcher les contaminations font actuellement l’objet de nouvelles analyses et évaluations; les résultats vont être fixés dans un rapport qui sera publié vraisemblablement à la fin du mois de mai. La rigueur permettant d’éviter toute contamination des colis de transport doit en tout état de cause être maintenue.


Auteur

Office fédéral de l'énergie
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