Swiss Art Awards 2012

Basel, 11.06.2012 - Rede von Bundesrat Alain Berset - Es gilt das gesprochene Wort

Monsieur le président de la Commission fédérale de l'art,
Mesdames et Messieurs les lauréats,
Mesdames, Messieurs,
Chers artistes,

C'est un grand plaisir d'être à Bâle pour célébrer avec vous le meilleur de la création artistique suisse. En tant que Ministre de la culture et au nom du Conseil fédéral permettez-moi d'adresser mes premiers mots aux lauréates et aux lauréats primés aujourd'hui: je vous félicite chaleureusement pour l'excellence de vos œuvres.

Vos noms s'inscrivent dès à présent dans l'histoire de l'art suisse, aux côtés d'illustres prédécesseurs qui ont marqué de leur empreinte notre culture et notre pays. J'espère que ces prix fédéraux constituent une étape importante dans votre carrière, comme ils l'ont été pour des artistes tels que John M Armleder, Roman Signer ou Peter Fischli et David Weiss.

Ces artistes mondialement reconnus sont des ambassadeurs de notre culture, ils portent loin au-delà de nos frontières l'excellente réputation de notre création artistique. La Confédération est fière de reconnaître ses artistes et de les encourager, car ils montrent le visage d'une Suisse créative et innovante, d'une Suisse critique, qui ne craint ni la remise en question, ni une certaine touche d'ironie.

C'est avec beaucoup d'intérêt que j'ai pris connaissance des délibérations de la Commission fédérale de l'art. J'ai notamment remarqué qu'un certain nombre de travaux primés abordent des questions qui préoccupent notre société actuelle et sont en quelque sorte en lien avec ce que l'on pourrait définir comme la globalisation. Pour n'en citer que deux, je pense en particulier aux thématiques de la migration et du déracinement problématisées dans les performances d'Urnamo ou aux déplacements de populations et leurs conséquences sur la communauté sur lesquelles a travaillé Sascha Roesler pour son travail primé en architecture.

Ces quelques exemples montrent bien à quel point la création artistique, de par ses contenus et ses formes d'expression, est une immense richesse pour un pays. Quelle est la valeur de cette richesse artistique ?

Cette question n'est pas innocente ici à Bâle, à quelques mètres de l'ART, la plus grande foire de l'art au monde. La Suisse est une place financière mondialement réputée. Il en va de même pour ce marché international de l'art lors duquel, en à peine quelques jours, sont vendues des œuvres d'art pour un montant qui - dit-on - avoisinerait le milliard.

A l'ART, c'est en grande partie le marché qui attribue à la création artistique sa valeur, mais ce mécanisme, ce marché, ne peut pas être le seul indicateur de la valeur de la création artistique.

Le marché de l'art brasse des sommes inouïes, qui ne profitent qu'à une infime minorité: galeristes ou collectionneurs, et encore plus rarement à des artistes vivants.

L'Etat doit ici jouer un rôle actif et ne pas laisser au marché, seul, le pouvoir de décider de la valeur de la création artistique. Le rôle de l'Etat dans l'encouragement et la reconnaissance de ses artistes n'est pas la création de richesse matérielle. Notre intérêt, notre responsabilité doit être d'avoir une vie culturelle qui reflète la société et qui, en ce sens, lui est utile.

A juste titre, on juge de l'engagement d'un Etat pour la culture selon les budgets qu'il lui alloue. On calcule en pourcentage du PIB, en nombre de francs dépensés pour la culture par habitant. Les milieux culturels cherchent à défendre leurs enveloppes budgétaires, le monde politique, quant à lui, cherche souvent à réduire ses dépenses sur le dos de la culture. Les arguments politiques sont connus: l'économie privée et les mécènes peuvent s'en charger. Les œuvres qui ne rencontrent pas de succès populaire - qui ne répondent pas à une demande - n'ont pas besoin d'exister.

Meine Damen und Herren

Diese Ansicht teile ich nicht. Es ist wichtig, dass der Staat die Kultur in ihrem ganzen Reichtum und in ihrer ganzen Vielfalt unterstützt. Und dies, indem er die finanziellen Mittel zur Verfügung stellt und gute Rahmenbedingungen schafft, um die Kreativität und die Innovation zu fördern. Noch wichtiger ist es, dass er seine Künstlerinnen und Künstler unterstützt, wie er dies seit mehr als hundert Jahren mit dem Eidgenössischen Wettbewerb für Kunst tut. So bieten sich den Kunstschaffenden Möglichkeiten, eigene Ausdrucksformen zu finden und zu entwickeln und die ihnen zugedachte Rolle zu erfüllen, nämlich fundiert zu reflektieren, sich auf Emotionen einzulassen und ihnen Sichtbarkeit zu verleihen.

Künstlerinnen und Künstler sollen sich mit der gesellschaftlichen, politischen und wirtschaftlichen Realität kritisch auseinandersetzen, ohne den Gesetzen des Marktes unterworfen zu sein. Der Staat soll für die Freiräume bürgen, damit die Künstlerinnen und Künstler Wagnisse eingehen, neue Wege beschreiten und ihre Schaffenskraft in freien Inhalten und Ausdrucksformen entfalten können. Sie sollen mutig sein und das tun, was sie weiterbringt.

Pipilotti Rist, auch sie Trägerin des Eidgenössischen Preises für Kunst, hat in diesem Sinne gesagt, der Staat müsse schauen, dass das kulturelle Leben nicht austrockne, und der Staat müsse sich in einer globalisierten Wirtschaft für das kulturelle Leben der Schweizer verantwortlich fühlen.

Zur Entfaltung ihres Talents ist es für die Künstlerinnen und Künstler wichtig, dass sie ihre Werke ausstellen, ihr Publikum finden und in einer guten Umgebung arbeiten können.

Genau das ist die Rolle der Politik: Sie soll es den Künstlerinnen und Künstlern ermöglichen, frei tätig zu sein, indem ihnen dazu die bestmöglichen Bedingungen geboten werden. Sie soll das künstlerische Schaffen schützen und verteidigen, das nur auf diese Weise bestehen und die Epoche prägen kann, mutig und kompromisslos.

Bevor ich schliesse und die Ausstellung der Swiss Art Awards 2012 besichtige, möchte ich Herrn Hans Rudolf Reust, dem Präsidenten der Eidgenössischen Kunst­kommission, im Namen des Bundesrats meinen herzlichen Dank aussprechen. Herr Reust hat dieses Jahr die Eidgenössischen Preise für Kunst, Architektur und Vermittlung zum letzten Mal verliehen.

Sie haben sich, sehr geehrter Herr Reust, Ihrer Aufgabe mit voller Energie, Verantwortungsbewusstsein und Professionalität gewidmet und unseren Künstlerinnen und Künstlern Wertschätzung und Aufmerksamkeit entgegengebracht. Ihr unermüdlicher Einsatz und Ihre Ausdauer auch in schwierigen Momenten verdienen grosse Bewunderung. Diese acht Jahre, in denen Sie in der Eidgenössischen Kunstkommission gewirkt haben, werden geprägt bleiben von Ihrem Engagement und Ihrer Offenheit.

Nun wünsche ich allen Preisträgerinnen und Preisträgern, dass sie von dieser grossartigen Plattform profitieren, die ihnen die Swiss Art Awards bieten.
Und Ihnen, meine Damen und Herren, wünsche ich einen inspirierenden Abend.


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