Les coûts externes du trafic poursuivent leur hausse

Ittigen, 09.05.2008 - Les derniers chiffres des coûts externes du trafic routier et ferroviaire sont désormais connus: en 2005, ils se sont élevés à 8,5 milliards de francs. Ils ont augmenté de 1,7 milliard de francs depuis 2000, soit quelque 24 pour cent. Le coût des embouteillages a été mis à jour l’an passé et vient ajouter environ 1,2 milliard de francs. Tels sont les résultats des calculs effectués par l’Office fédéral du développement territorial (ARE).

Qu'entend-on par coûts externes? On désigne ainsi les coûts qui ne sont pas supportés par ceux qui les causent, mais sont répartis sur la collectivité. En font partie notamment les coûts environnementaux et les coûts relatifs à la santé. La Confédération est tenue par la loi de relever régulièrement les coûts externes du trafic routier et ferroviaire, selon une approche intégrant les avancées scientifiques récentes.

Les coûts des embouteillages ont déjà été mis à jour l'année dernière. Dans l'étude présentée, ce sont désormais tous les autres domaines de coûts qui ont été actualisés pour l'année 2005. Ils comprennent les accidents, le bruit, les coûts de la santé et ceux des dégâts aux bâtiments dus à la pollution de l'air, le climat, la nature et le paysage ainsi que quelques autres aspects encore (voir le graphique).

De 2000 à 2005, les coûts externes de la route et du rail réunis ont grimpé de 6,9 à 8,5 milliards de francs, soit une augmentation de 24,2%. Considérés séparément, les coûts du trafic routier ont connu une hausse (+ 25,2%) nettement plus forte que ceux du trafic ferroviaire (+ 9%). Les domaines les plus importants sont les accidents, les coûts de la santé imputables à la pollution de l'air et les coûts liés au climat (voir le graphique). Les coûts induits par les embouteillages sont montés de 0,9 milliard de francs en 2000 à 1,2 milliard en 2005.                                                   

Pourquoi les coûts ont-ils augmentés?

  • Une part non négligeable de l'augmentation des coûts (environ 8%) est due au renchérissement.
  • Par rapport à l'an 2000, les données disponibles sur le bruit du trafic routier et ferroviaire sont plus précises et permettent de corriger à la hausse les nuisances sonores infligées à la population.
  • Contrairement aux attentes, les émissions du trafic n'ont pas diminué à ce jour. Les émissions de poussières fines, par exemple, ont même continué à augmenter.
  • La population s'accroît et vieillit: les personnes touchées par la pollution de l'air sont plus nombreuses. Les personnes âgées en particulier sont plus sensibles aux substances polluantes, qui les fragilisent face aux maladies.

Le trafic routier est majoritaire

Sur le total de 8,5 milliards de francs de coûts, 8,07 milliards (environ 95%) sont imputables à la route et 455 millions (5%) au chemin de fer. Les coûts du trafic marchandises par la route s'élèvent à 1,94 milliard de francs, soit un peu moins d'un quart de l'ensemble des coûts externes de la route. Si les coûts dus au trafic routier représentent une telle part des coûts externes, c'est que la route est prépondérante dans le volume total des transports, avec 82% des voyageurs- kilomètres (trafic voyageurs) et 60% des tonnes-kilomètres (trafic marchandises). En outre, le transport routier induit beaucoup plus de substances polluantes et renferme un risque d'accident plus élevé.

Les coûts externes ne sont pas couverts

Les coûts externes ne sont pas couverts par les usagers des transports, mais supportés par la collectivité. Le trafic poids lourds ne couvre pas, lui non plus, la totalité des coûts qu'il génère. Mais le prélèvement de la redevance poids lourds liée aux prestations (RPLP) devrait permettre - notamment grâce à son tarif plus élevé entré en vigueur au début de 2008 - au trafic poids lourds de presque couvrir ses coûts dans les années à venir (voir la feuille d'information). 

Calcul de valeurs de base et de fourchettes

Pour la première fois, les calculs fournissent aussi des marges d'évaluation, pour tenir compte du fait que le calcul des coûts externes n'est pas exempt d'incertitudes. Les valeurs minimales et maximales établies ainsi atteignent respectivement 6 et 12 milliards de francs pour la route et 330 et 710 millions de francs pour le rail.

En général, les chiffres avancés restent des valeurs prudentes puisque les hypothèses retenues en cas d'incertitude sont plutôt sous-estimées. De plus, certains volets des coûts externes n'ont pas été saisis ou l'ont été de manière incomplète.


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Ueli Balmer
Chef adjoint de la section Politique des transports
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