De la solidarité entre minorités linguistiques

Berne, 09.06.2009 - Allocution de Madame la Chancelière de la Confédération Corina Casanova à l'occasion de l'Assemblée annuelle d'Helvetia Latina à Berne

 

Monsieur le Président
Gentili signore e signori
Allegra

Jeu selegrel d’ astgar referir oz cheu tier Vus a caschun dalla radunonza annuala dalla Helvetia Latina.

Aujourd’hui, vous avez discuté du Rapport d’évaluation du 6 mai 2009 de l’Office fédéral du personnel sur la promotion du plurilinguisme dans l’administration fédérale de 2004 à 2008 (cf. point 8 à l’ordre du jour). Dans le cadre de mes fonctions de chancelière de la Confédération, je n’ai pas l’intention d’en dire plus à ce sujet. Croyez-moi, cependant, je suis très inquiète de la sous-représentation des minorités linguistiques parmi les cadres et - en ma qualité de Grisonne - notamment de la sous-représentation des Romanches, qui atteint 50 %. Je suis donc très heureuse qu’un Guide de l’Office du personnel pour la promotion du plurilinguisme dans l’administration fédérale ait été soumis au Conseil fédéral en même temps que le rapport d’évaluation. Ce guide s’adresse aux directeurs d’office, aux responsables du personnel et aux personnes déléguées à la promotion du plurilinguisme dans les offices fédéraux. Une simple liste de contrôle permettra à ces dernières d’établir un diagnostic du plurilinguisme dans leur unité administrative, de fixer des objectifs annuels et de prendre des mesures appropriées. Le guide contient aussi divers conseils pour promouvoir le plurilinguisme.

Ma questo è sufficiente? Ovviamente il plurilinguismo nell’Amministrazione federale – come d’altra parte in tutta la Svizzera – non può essere migliorato solo adottando guide e strumenti  simili. Dobbiamo tutti sforzarci di promuovere con decisione il francese, l’italiano e il romancio. Un modo sicuramente efficace è di prestare attenzione alla «questione delle lingue» già al momento di recrutare il personale. L’aspetto linguistico va considerato in modo coerente sino dalla formulazione e diffusione dei bandi di concorso. Occorre menzionare che sono auspicate le candidature di persone appartenenti alle minoranze linguistiche.  E i bandi per i posti federali vanno diffusi anche nella Svizzera francese, in Ticino e nei Grigioni. Le lingue devono poi essere adeguatamente prese in considerazione anche nella procedura di selezione del personale. E qui sono chiamati in causa soprattutto i capi. Spetta a loro mostrare determinazione nell’assumere persone plurilingui. A parità di qualifiche i capi dovrebbero dare la preferenza ai candidati la cui lingua madre è una lingua nazionale sottorappresentata. Ma proprio questo è più facile a dirsi che a farsi. A chi piace essere obbligato a comunicare continuamente in un’altra lingua con i più stretti collaboratori? Onestamente: ognuno parla più volentieri la propria lingua.

Eppure, perché è così importante che le lingue minoritarie siano adeguatamente rappresentate nell’Amministrazione federale? Certo, innanzitutto per salvaguardare l’equilibrio tra le lingue. Ma non solo. La lingua è anche cultura. E questo, secondo me, è un aspetto altrettanto importante. Noi romanci, ad esempio, abbiamo un approccio diverso rispetto ai romandi. E i francofoni e gli italofoni affrontano un problema in modo differente dai germanofoni. Anche questo costituisce un valore aggiunto.

Ora, come funziona il plurilinguismo nel mio campo d’attività di vicecancelliera?

La Cancelleria federale è l’organo di stato maggiore del Governo e funge da tramite tra il Governo, l’Amministrazione, l’Assemblea federale e il pubblico. In questo ruolo assiste in primo luogo il Consiglio federale e il Presidente della Confederazione nelle funzioni governative.

L’administration fédérale compte environ 72% de germanophones, 20% de francophones, 6% d’italophones et 0,3% de romanches (la répartition des communautés linguistiques au sein de la population résidante de notre pays est d’environ 72,5% de germanophones, 21% de francophones, 4% d’italophones et 0,5% de romanches). Deux conseillers fédéraux sont francophones, tandis que la chancelière est de langue maternelle romanche. Pendant les séances du collège, les membres du Conseil fédéral s’expriment généralement dans leur langue maternelle. Et, croyez-le ou non, leurs collègues les comprennent! Le plurilinguisme fonctionne ainsi bel et bien dans ce microcosme.

Parmi les missions qui lui incombent dans le domaine des langues, la Chancellerie fédérale est notamment chargée de veiller à la qualité de la législation et de la communication. Il nous tient particulièrement à cœur que les textes publiés – très souvent des actes législatifs, mais aussi d’autres textes officiels tels que rapports et communiqués de presse – soient formulés dans une langue claire et compréhensible: les citoyens doivent les comprendre sans peine. La Chancellerie fédérale pourchasse donc sans pitié toutes les manifestations du « français fédéral ». Elle édicte à cet effet, entre autres instruments, des directives et des guides et elle prend régulièrement contact avec les départements.

La communication entre la Confédération et les citoyens s’effectue dans une langue officielle, soit en allemand, français ou italien, de même qu’en romanche, langue aussi officielle pour les rapports que la Confédération entretient avec les personnes de cette langue. Dans les rapports officiels, les autorités fédérales ont l’obligation de traiter, dans la langue en question, les requêtes qui leur ont été adressées dans une de ces langues. La Chancellerie fédérale s’engage avec détermination en faveur de l’égalité de traitement des langues officielles dans tous les domaines de l’activité étatique, assure la concordance de tous les textes dans les différentes langues et veille à leur publication simultanée. Elle est pour ainsi dire la gardienne des langues nationales et officielles. Tous les documents publiés dans un des organes officiels, à savoir le Recueil officiel du droit fédéral ou la Feuille fédérale,  doivent l’être en allemand, français et italien. La publication simultanée de ces textes dans ces trois langues est précédée d’un contrôle de la qualité supplémentaire, qui a toute sa raison d’être. En effet, c’est très souvent lors de la traduction seulement qu’il apparaît qu’un terme n’est pas tout à fait clair. Grâce à la rédaction plurilingue des textes et à leur publication simultanée, on découvre des erreurs qui seraient passées inaperçues sans la traduction. J’ajouterai que les textes particulièrement importants, tels que la Constitution fédérale ou la brochure des explications du Conseil fédéral avant les votations, sont traduits en plus en romanche. Selon les destinataires et l’importance des textes, d’autres documents officiels (p. ex. des notices ou des brochures d’information) sont traduits dans les différentes langues officielles ou en anglais. Je constate donc avec joie que le plurilinguisme au plan fédéral est réellement vécu et que sa promotion n’est pas un vain mot. Il n’empêche que des améliorations sont nécessaires, bien entendu.

La promotion du français, de l’italien et du romanche est une nécessité absolue, je le répète. Tous doivent s’y employer. Les acteurs, à quelque niveau que ce soit, doivent être sensibilisés en permanence à cette cause. Je dis bien tous les acteurs, y compris nous autres représentants des minorités linguistiques.  Il serait en effet faux de croire qu’il va de soi que nous sommes sensibilisés aux problèmes des minorités linguistiques et à l’abri de toute erreur, ce qu’illustrent d’ailleurs les deux exemples suivants:

  • Pour tout dire, le fait qu’un représentant d’une organisation linguistique de Suisse romande parle de la «Suisse trilingue» - jetant ainsi le romanche aux oubliettes et utilisant une expression qu’on n’accepterait même pas de la part d’un Suisse alémanique - ne devrait plus se reproduire. Le romanche n’est pas que du folklore; il est encore bien vivant et doit être traité avec respect.
  • Ma piuttosto sconcertante è anche quando nei discorsi sulla Svizzera quadrilingue si sente non di rado utilizzare la parola «Ticino» come sinonimo di «Svizzera italiana», talvolta perfino dagli stessi Ticinesi. Come devono sentirsi gli italofoni delle quattro valli del Grigioni italiano, Poschiavo, Bregaglia, Mesolcina e Calanca?

Questi esempi mostrano che anche noi dobbiamo essere più attenti nei confronti degli appartenenti alle minoranze linguistiche. La solidarietà tra minoranze linguistiche deve essere un fatto scontato. Solo uniti siamo forti.

In definitiva è compito di tutti promuovere il francese, l’italiano e il romancio. Per fortuna la voglia di darsi da fare di solito non manca e il plurilinguismo in Svizzera è ancora una realtà. Il plurilinguismo è una conquista. Preservarlo è ad un tempo un obiettivo e una sfida. Perché proprio in tempi di ristrettezze finanziarie e con l’inglese che si impone sempre più come «lingua franca» le lingue minoritarie sono sotto pressione.

Helvetia Latina si impegna incessantemente a migliorare i rapporti tra le comunità linguistiche del nostro Paese. Per fortuna esiste questa istituzione. Perché Svizzera plurilingue significa ad esempio:

  • che qui parliamo le quattro lingue tedesco, francese, italiano e romancio;
  • che non è corretto parlare di una Svizzera semplicemente trilingue; e infine
  • che le nostre lingue sono parte integrante del nostro patrimonio culturale nazionale, come il praticello del Grütli, un’opera di Le Corbusier, un Anker o un Giacometti.

Tutti dobbiamo difendere il plurilinguismo. In romancio si dice «Stai si defenda!», alzati e combatti, in ricordo dell’appello lanciato dal poeta e storico grigionese Giacun Haper Muoth (1844 – 1906): «Stai si defenda Romontsch tiu vegl lungatg». La lingua quale elemento della nostra cultura non deve estinguersi, ma deve essere oggetto di costante attenzione, va curata e protetta. Salvaguardiamo questo bene così prezioso!

Engraziel fetg per Voss’attenziun e giavischel vinavon ina biala sera.


Auteur

Chancellerie fédérale
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