Rapport annuel sur la surveillance de la radioactivité

Berne, 16.12.1998 - En 1997, la surveillance de la radioactivité a confirmé que la population suisse n'a été soumise à aucune dose d'irradiation inadmissible d'origine artificielle. Ce constat reste vrai pour la population des régions suisses à concentrations Cs-137 accrues suite à l'accident de Tchernobyl. Par contre, dans près de un pour cent des maisons suisses déjà sondées, les habitants sont exposés à une dose de rayonnement trop élevée en raison du gaz radon d'origine naturelle. Les mesures d'assainissement appropriées ont été entreprises pour les cas concernés.

La surveillance de la radioactivité de l'environnement doit garantir que le public ne reçoit aucune irradiation inadmissible d'origine artificielle ou naturelle. L'appréciation de l'irradiation repose sur les valeurs limites d'impact et de doses réglementées dans l'ordonnance sur la radioprotection, et pour les aliments, dans celle sur les substances étrangères et les composants. Les mesures de surveillance englobent l'air, les précipitations, les végétaux et le sol ainsi que le milieu aquatique et la chaîne alimentaire. Ces analyses sont complétées par des mesures en plein air et à l'intérieur des maisons, ainsi que par la détermination de la radioactivité présente dans le corps humain et de celle provenant du radon et de ses descendants dans les maisons.

Hormis les concentrations de radon trop élevées dans certaines habitations, les limites réglementaires ont été respectées en 1997. Des mesures d'assainissement sont en cours dans les maisons incriminées. En moyenne, la dose annuelle de la population provient essentiellement des sources d'origine naturelle. L'exploitation des centrales nucléaires suisses contribue dans leur voisinage pour moins d'un pour cent à cette charge annuelle. On observe d'importantes différences régionales du point de vue des concentrations dans le sol, l'herbe et le lait aussi bien pour les radionucléides naturels qu'artificiels. Pour les radionucléides naturels, ces écarts sont largement conditionnés par les caractéristiques géologiques locales. Pour les isotopes artificiels, on distingue l'empreinte des explosions nucléaires atmosphériques des années 60 et celle du grave accident survenu au réacteur de Tchernobyl fin avril 1986. Les concentrations 137Cs les plus élevées s'enregistrent encore au Tessin, dans certaines vallées du sud des Grisons et du Valais ainsi que sur les reliefs du Jura. Le Plateau suisse et la vallée du Rhône font partie des régions les moins touchées.

Au total la population suisse reçoit en moyenne une dose de 4 milli-sievert par an, répartie approximativement de manière suivante: 1.6 milli-sievert par le radon, 1.2 milli-sievert par l'irradiation naturelle, 1 milli-sievert par les applications médicales et 0.2 milli-sievert par les sources artificielles. Ces dernières englobent les centrales nucléaires, l'application de radionucléides en médecine, en recherche et en technique ainsi que l'impact moyen de l'accident de Tchernobyl et des essais nucléaires sur la population suisse.


Adresse pour l'envoi de questions

Hansruedi Völkle, Dr ès sciences, Chef de section de surveillance de la radioactivité, Tél. 026 / 300 9161 ou 079 / 337 8950, e-mail: hansruedi.voelkle@bag.admin.ch


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