Premiers dégâts de la tordeuse orientale du pêcher

Changins, 03.12.2012 - Présente en Suisse depuis plusieurs décennies, la tordeuse orientale du pêcher (Grapholita molesta) était restée jusqu’ici très discrète. Cette année, pour la première fois, ce papillon a été à l’origine de pertes économiques considérables dans les cultures de pêches et de poires de Suisse romande. Agroscope a pris l’affaire en mains et proposera une stratégie de lutte durable basée sur des attractifs sexuels spécifiques (phéromones) et des préparations virales.

Originaire d'Asie, la tordeuse orientale s'est installée dans les zones fruitières des régions tempérées du monde entier au cours du 20e siècle. En Suisse, et plus particulièrement au Tessin, ce ravageur est apparu il y a environ 80 ans, sans incidences économiques majeures. Son hôte principal est le pêcher, mais elle ne dédaigne pas les poiriers, pommiers, cognassiers, abricotiers et pruniers. Les adultes, nocturnes et d'un gris-brun discret, mesurent environ 16 mm. Les femelles déposent un par un une cinquantaine d'œufs blanc-gris sur les feuilles et les fruits. Quelques jours après émergent de petites larves blanchâtres, qui perforent les bourgeons terminaux ou les fruits pour y accomplir 5 stades larvaires, avant de se chercher un endroit abrité pour leur pupaison. La tordeuse orientale achève son cycle biologique en 4 à 7 semaines, selon la plante-hôte et la température, soit au total, dans nos conditions, 4 ou 5 générations d'avril à octobre, qui se chevauchent à partir de l'été.

Des dégâts importants

Cette année, les producteurs romands ont signalé pour la première fois des attaques marquées sur les pêches et les poires. Dans certaines exploitations fruitières de la Côte, plus de 10% de fruits ont été touchés. Les observations d'Agroscope ont confirmé qu'il s'agissait des larves de la tordeuse orientale.

Une lutte durable

En tant qu'hôte principal, le pêcher doit être contrôlé visuellement avec soin, notamment les arbres qui sont situés à proximité d'exploitations fruitières car les poiriers, pommiers, cognassiers, abricotiers et pruniers peuvent également être infestés. La lutte par confusion sexuelle peut réduire la population de tordeuses dans les exploitations qui ont été touchées par le ravageur cette année. Les diffuseurs de phéromones utilisés contre la petite tordeuse des fruits (Grapholita lobarzewskii) agissent également contre la tordeuse orientale. En outre, une préparation virale spécifique est déjà autorisée en Suisse contre la tordeuse orientale. L'emploi ciblé de ces deux méthodes de lutte devrait permettre de diminuer nettement les dégâts. Les insecticides utilisés contre les autres tordeuses et lépidoptères habituels vont également affecter les populations de la tordeuse orientale.

Agroscope invite les producteurs et les services cantonaux à la vigilance et à annoncer les dégâts éventuels. Simultanément, les chercheurs vont développer, de concert avec les divers acteurs, des stratégies de lutte durables et utilisables en production intégrée et biologique.


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Patrik Kehrli, Collaborateur scientifique en Entomologie, Protection des végétaux grandes cultures et vigne / Viticulture et œnologie
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