Agroscope sur la trace des variétés perdues

Changins, 08.07.2013 - La collection nationale des plantes cultivées d’Agroscope à Changins conserve les semences de milliers de variétés anciennes et modernes, lignées et populations pour préserver la biodiversité de demain. Cette banque de gènes, qui constitue aussi une mine de ressources pour la sélection de futures variétés, a pu retrouver des variétés d’avoine, de seigle, d’orge et de lin d’origine suisse qui avaient disparu du pays mais étaient encore conservées dans des collections à l’étranger.

La banque de gènes nationale à Changins

La tâche de la banque de gènes nationale d'Agroscope est de conserver et de mettre à disposition plus de 10'085 variétés de plantes anciennes ou modernes, sous forme de semences. Elle contient différentes espèces de céréales: blé (5141 variétés), triticale (846), épeautre (2198), orge (795), seigle (62) et maïs (413), des espèces maraîchères (487) et du soja (36). La collection suisse d'épeautre est sans doute la plus vaste au monde. Ces variétés lui sont confiées par des institutions de sauvegarde de la biodiversité, des producteurs, des personnes et des sélectionneurs privés ou par nos propres soins.

Trésors perdus

Une variété d'avoine et une variété d'orge, portant toutes deux le nom d'Adliker, ont été redécouvertes dans l'une des plus grandes banques de gènes d'Europe en Allemagne (Leibniz-Institut für Pflanzengenetik und Kulturpflanzenforschung, IPK, Gatersleben). L'orge avait déjà été retrouvée précédemment dans une banque de gènes américaine, mais la réapparition de l'ancienne variété locale d'avoine Adliker est une vraie révélation, car on la croyait définitivement perdue. Un seigle lui aussi nommé Adliker a également été retrouvé à l'Institut Vavilov (VIR) à Saint-Pétersbourg, en Russie. Ces variétés locales, sélectionnées à l'école d'agriculture d'Adlikon dans le canton de Zurich ont connu leur heure de gloire dans les années 30, en particulier dans le canton de Soleure, avant de disparaître du territoire national au profit d'autres variétés. Jusqu'ici, seuls des témoignages écrits attestaient de l'existence de ces variétés. Dès 2015, des semences de ces trésors perdus, multipliées par Agroscope, seront mises à disposition des agriculteurs et autres utilisateurs intéressés.

Dans la même optique, une collaboration a été récemment mise sur pied avec l'Institut Vavilov (VIR) à Saint-Pétersbourg, la plus ancienne banque de gènes du monde. D'anciennes variétés locales d'avoine et de seigle d'origine suisse, mises en collection entre 1926 et 1930, elles aussi disparues du pays, ont été rapatriées à Changins. La sélection et le contrôle des variétés d'avoine et de seigle ont été abandonnés chez nous dans les années 1930 par manque d'intérêt de la pratique, ce qui a entraîné leur inexorable disparition. Ces variétés anciennes seront multipliées cette année, puis congelées dans la banque de gènes, décrites dans les années à venir et, elles aussi, mises à la disposition des intéressés.

Encadré:

Mettre les gènes à l'abri du temps et des catastrophes

Une banque de gènes collecte, stocke, maintient et décrit du matériel végétal pour le préserver à long terme et mettre à disposition les ressources génétiques des principales plantes cultivées. Agroscope, sur le site de Changins, conserve les semences en chambre froide à 4 °C, pour une durée moyenne, et au congélateur à ‑20°C, pour un plus long terme. De nombreuses banques de gènes existent dans le monde, dont le célèbre Svalbard Global Seed Vault, en Norvège, qui propose une conservation de sécurité à l'échelle mondiale, en stockant des duplicatas de ressources génétiques provenant d'autres banques de gènes. A l'instar de beaucoup d'autres pays, la Suisse a envoyé du matériel et continuera de compléter la collection de sécurité à Svalbard.

Agroscope se compose des stations de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW, Agroscope Liebefeld-Posieux ALP-Haras et Agroscope Reckenholz-Tänikon ART et constitue le centre de compétences de la Confédération en matière de recherche agronomique. A partir de 2013, les trois stations de recherche actuelles seront réorganisées pour ne former plus qu'une seule station de recherche Agroscope sous la direction de Michael Gysi. Les activités de recherche continueront à être effectuées sur les différents sites.


Adresse pour l'envoi de questions

Beate Schierscher, Cheffe du projet « Biodiversité des plantes cultivées »
Station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW
Route de Duillier 50, Case postale 1012, 1260 Nyon, Suisse
beate.schierscher-viret@agroscope.admin.ch
+41 (0)22 363 47 26

Cathy Platiau, Service médias
Station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW
Route de Duillier 50, Case Postale 1012, 1260 Nyon 1, Suisse
cathy.platiau@agroscope.admin.ch
+41 (0)22 363 41 51 +41 (079) 381 78 91



Auteur

AGROSCOPE
http://www.agroscope.admin.ch

https://www.admin.ch/content/gov/fr/start/dokumentation/medienmitteilungen.msg-id-49618.html