La Suisse et la Finlande discutent des possibilités de renforcement de leur coopération dans le domaine de la sécurité humaine
Berne, 07.04.2014 - Le président de la Confédération Didier Burkhalter a été reçu aujourd’hui par le président finlandais Sauli Niinistö à l’occasion de sa visite d’État en Finlande. Les discussions ont porté essentiellement sur la crise en Ukraine, la coopération dans le cadre de l’OSCE et la position de la Suisse face à l’UE, notamment en ce qui concerne la coopération dans le domaine de la recherche. L’après-midi, le président Burkhalter a rencontré des membres de l’Université Aalto d’Helsinki, dont des chercheurs en provenance de Suisse.
La Suisse et la Finlande partagent le même avis quant à l’importance du rôle que l’OSCE peut jouer dans le règlement de la crise en Ukraine. Lors de l’entretien entre le président de la Confédération et son homologue finlandais Sauli Niinistö à Helsinki, qui a marqué le coup d’envoi de la visite d’État de Didier Burkhalter en Finlande, les deux interlocuteurs se sont montrés préoccupés de l’évolution en Ukraine et ont souligné que l’envoi d’une mission d’observation pouvait constituer une étape importante dans la perspective d’une stabilisation de la situation en Ukraine. Le président de la Confédération a remercié Sauli Niinistö pour l’important soutien de la Finlande, qui s’est engagée dès le début en faveur de l’envoi d’une mission d’observation et qui - à l’instar de la Suisse - est en train de recruter des membres pour cette mission.
Lors de leurs entretiens, les présidents ont aussi échangé leurs expériences en matière de présidence de l’OSCE. La Finlande a exercé cette fonction en 2008, et c’est le tour de la Suisse cette année. Les travaux des deux présidences ont été marqués par des crises internationales: le conflit entre la Géorgie et la Russie et la déclaration d’indépendance du Kosovo en 2008 et, à présent , la crise en Ukraine, qui a jusqu’à ce jour fortement marqué la présidence suisse. Avec les Balkans et le Caucase du Sud, les présidences finlandaises et suisses ont les mêmes régions comme points forts ; en outre, à l’instar de la Suisse, la Finlande s’engage fortement en faveur de la réforme de l’OSCE, qui vise à faire en sorte que l’organisation puisse accomplir ses tâches plus efficacement. Baptisé « Helsinki+40 », ce processus doit déboucher sur des mesures concrètes en 2015, année où l’OSCE fêtera ses 40 ans d’existence. C’est en effet en 1975 à Helsinki que la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (actuelle OSCE) avait été fondée, avec la signature de l’Acte final d’Helsinki. Dans le cadre du processus « Helsinki+40 » en cours, la Finlandaise Katja Pehrman est préposée au domaine des « conflits prolongés ». Avec Astrid Thors, Haute commissaire de l’OSCE aux Minorités nationales, une autre Finlandaise occupe actuellement une fonction importante au sein de cette organisation.
Au début de 2014, la Finlande a créé dans le cadre de l’OSCE, conjointement avec la Turquie, le Groupe de soutien à la médiation, auquel appartient aussi la Suisse. Le président Burkhalter et son homologue finlandais ont discuté des possibilités de renforcement de la coopération entre la Suisse et la Finlande en matière de sécurité humaine (p. ex. promotion de la démocratie, médiation, aide à la transition). Les deux parties ont convenu aujourd’hui d’entamer des consultations politiques dans ce domaine.
Les présidents suisse et finlandais ont par ailleurs parlé de la position de la Suisse face à l’UE et de la coopération multilatérale. Didier Burkhalter a informé son interlocuteur du nouvel article constitutionnel sur l’immigration et s’est montré optimiste, estimant que la Suisse et l’UE parviendront à trouver une solution acceptable pour les deux parties. Dans le domaine multilatéral, notamment dans le cadre de l’ONU, la Suisse et la Finlande partagent de nombreuses valeurs et beaucoup d’objectifs. Le président de la Confédération a salué l’engagement de la Finlande en faveur de la création d’une zone exempte d’armes de destruction massive au Moyen-Orient et a remercié le président Niinistö pour le soutien de la Finlande au profit des Centres de Genève (Centre de politique de sécurité, Centre pour le contrôle démocratique des forces armées, Centre international de déminage humanitaire.). Un autre thème a été abordé : la Suisse pourrait se voir attribuer un statut d’observateur au Conseil de l’Arctique, qui vise notamment à promouvoir la protection climatique et la sécurité dans cette région tout en entretenant un réseau de chercheurs spécialisés dans les bases environnementales des régions polaires.
Rencontre avec des chercheurs à l’Université d’Helsinki
Le président de la Confédération a souligné, lors de son entretien avec son homologue finlandais, l’importance de la coopération en matière de recherche pour la capacité d’innovation de l’Europe. Aussi la coopération dans le domaine scientifique a-t-elle été au centre de la rencontre de Didier Burkhalter avec des chercheurs de l’Université Aalto d’Helsinki. Il y a notamment visité un programme « start-up », dans le cadre duquel de jeunes entrepreneurs peuvent échanger des expériences sur des créations d’entreprises. Il a aussi saisi cette occasion pour rencontrer des chercheurs suisses, en particulier Michael Gutmann, qui travaille dans le domaine des neurosciences et de l’intelligence artificielle, mais aussi Christoph Thür, cofondateur d’une « jeune pousse » qui développe des programmes assistés par ordinateur pour apprendre à jouer d’un instrument de musique. Enfin, il s’est entretenu avec des étudiants suisses et finlandais au sujet de la coopération internationale en matière de recherche.
Le soir, à l’occasion de la réception officielle par le président Niinistö, Didier Burkhalter soulignera notamment l’aspect suivant : les deux Etats sont, selon lui, compétitifs et novateurs et figurent dans le peloton de tête de plusieurs classements internationaux. La Suisse et la Finlande partagent des valeurs communes, d’où le « partenariat naturel » qui les unit dans différents forums internationaux.
Mardi, le président de la Confédération rencontrera le Premier ministre Jyrki Katainen et le ministre des affaires étrangères Erkki Tuomioja.
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