CFEJ - Ma Suisse et moi : les opinions des jeunes de 17 ans au cœur d’une enquête inédite

Berne, 22.06.2015 - En automne 2015, une nouvelle génération de citoyennes et citoyens sera pour la première fois appelée à participer aux élections fédérales. La Commission fédérale pour l’enfance et la jeunesse (CFEJ) a souhaité prendre le pouls de ces jeunes, qu’ils aient le droit de vote ou non. Comment se positionnent-ils sur des enjeux socio-politiques d’actualité ? Défendent-ils d’autres opinions que leurs aînés ? Et forment-ils une génération homogène ? Ces questions étaient au cœur d’une enquête nationale inédite mandatée par la CFEJ. Les jeunes y ont massivement répondu. Au-delà des clichés et préjugés, leurs réponses révèlent une génération intéressée et pragmatique, mais loin d’être uniforme. Le rapport de recherche publié aujourd’hui permettra à chacun de confronter sa propre image de la jeunesse à la réalité des chiffres.

Alors qu’on dit les jeunes peu intéressés par des sujets politiques, 1'990 jeunes nés en 1997 ont répondu à l’enquête. Ce taux de participation exceptionnel de 66% (la palme revient au Tessin avec 78%) et les nombreux commentaires spontanés prouvent le contraire. Les jeunes de 17 ans veulent faire entendre leur voix ! Et beaucoup d’entre eux savent se positionner de manière compétente sur une large palette de questions politiques d’actualité. Le rapport de recherche fournit une analyse détaillée des résultats. La brochure « Ma Suisse et moi » met un choix de résultats en exergue.

Pas de rupture entre générations en vue

Pour de nombreuses questions, la majorité des jeunes se positionne comme leurs aînés. Aucune rupture entre générations n’est à déplorer quant aux choix politiques et de société. Le postulat que les opinions des jeunes diffèrent notoirement de celles du reste de la population est battu en brèche. 

Attachés à la Suisse, quelle que soit leur nationalité, les jeunes de 17 ans font preuve d’une solide confiance dans les institutions (école, Conseil fédéral, police) et sont pour 91% d’entre eux confiants d’obtenir la formation professionnelle de leur choix. 

Pragmatiques, plus de 80% des jeunes de 17 ans pensent que l’école doit aussi être une école de vie où l’on apprend à gérer son argent ou les opportunités et risques inhérents aux nouveaux médias. L’éducation sexuelle à l’école primaire est approuvée par 59% d’entre eux.

Mais la jeunesse est loin d’être uniforme

Au-delà de cette première image lisse et uniforme, l’analyse révèle des lignes de partage. Ainsi, les jeunes femmes et les jeunes hommes ne sont pas en phase quant à la future répartition des tâches au sein de la famille. Si 29% des jeunes hommes sont encore attachés au modèle traditionnel (lui travaille à plein, elle s’occupe des enfants et du ménage), seuls 15% des jeunes femmes partagent cet avis. Les jeunes femmes plébiscitent le travail à temps partiel, pour les femmes comme pour les hommes. Il importe de tenir compte de ces différences, tant pour les mesures visant une meilleure conciliation entre l’activité professionnelle et la vie familiale que pour celles déployées afin de faire face au manque de main d’œuvre qualifiée.

Si pour bon nombre de sujets (par ex. l’adhésion à l’UE ou l’attitude face aux étrangers), la « barrière des röstis » a disparu, les jeunes tessinois se distinguent sur plusieurs points. Ces derniers considè­rent nettement le « chômage » comme le problème le plus important en Suisse, alors que les jeunes alémaniques et romands désignent la migration et l’asile. 37% des jeunes tessinois demandent par ailleurs d’accorder de meilleures chances aux Suisses qu’aux étrangers. 

Un rapport ambivalent à l’Europe et mesuré face aux étrangers

Vivre et travailler dans un pays de l’Union européenne, oui, mais faire partie de l’UE, non merci ! Si 77% des jeunes de 17 ans sont opposés à l’adhésion à l’UE, 62% estiment que la libre circulation est bonne pour la Suisse. 

Par rapport aux étrangers, les jeunes de 17 ans expriment des opinions mesurées et associent moins souvent que le reste de la population l’immigration à la criminalité. Par contre, les jeunes sont divisés quant aux chances à accorder aux Suisses et aux étrangers. Des différences notoires entre régions linguistiques, selon le genre ou la nationalité le montrent. 

Intéressés par la politique et ouverts à un service citoyen

Contrairement aux idées reçues, 50% des jeunes ayant répondu à l’enquête se déclarent intéressés par la politique, 74% sont d’avis que les discussions sur des sujets politiques actuels ont leur place à l’école. Alors que l’abaissement de l’âge du droit à 16 ou 17 ans ne recueille que peu de voix, deux tiers des jeunes suisses interrogés ont l’intention de participer aux élections fédérales de l’automne prochain. Un rendez-vous à ne pas manquer par celles et ceux qui s’engagent en faveur de la partici­pation politique des jeunes. A noter qu’une attention particulière doit être portée aux jeunes femmes qui se disent moins intéressées par la politique et se perçoivent aussi comme moins compétentes en la matière que leurs pairs masculins.

Même si la formation, l’emploi, la vie de couple et de famille et les loisirs sont fortement valorisés par les jeunes de 17 ans, ils sont ouverts à un engagement pour la société. Sans remettre en cause l’actuelle obligation de servir, 50% sont prêts à la troquer contre un service citoyen permettant le libre choix du domaine d’engagement que cela soit la défense nationale, la santé, le social ou la protection de l’environnement. 

Donner une voix et une visibilité aux jeunes

La CFEJ souhaite largement diffuser les résultats de l’enquête afin de sensibiliser les acteurs poli­tiques et l’opinion publique aux préoccupations et positions des jeunes qui entrent dans la vie civique. Et par ce biais, leur donner une voix et une visibilité durant l’année électorale 2015 et au-delà. 

Ma Suisse et moi : brèves informations sur l’enquête et le rapport de recherche

Pour réaliser l’enquête d’opinion, la CFEJ a confié deux mandats. La conception du questionnaire et l’analyse des résultats sont l’œuvre d’une équipe de recherche de l’Université de Berne. La récolte des données au moyen d’un questionnaire en ligne a été menée à bien par M.I.S. Trend. La phase de terrain s’est déroulée en novembre et décembre 2014.  Sur les 2’990 personnes nées en 1997 contactées, 1'990 ont répondu au questionnaire. Un taux de participation de 66 % est exceptionnel pour un sondage d’opinion et garantit une très bonne représen­tativité des résultats.
Le rapport de recherche de Michelle Beyeler, Sarah Bütikofer et Isabelle Stadelmann-Steffen est publié en allemand (avec un résumé en français) sous le titre « Ich und meine Schweiz. Befragung von 17-jährigen Jugendlichen in der Schweiz ». La courte brochure « Ma Suisse et moi » met en exergue un choix de résultats. Les deux publications sont disponibles sur : www.cfej.ch.


Adresse pour l'envoi de questions

Renseignements : Secrétariat de la CFEJ, ekkj-cfej@bsv.admin.ch, tél. 058 462 92 26



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Commissions du DFI


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