La santé, un droit de l’homme

Berne, 21.08.2015 - La thématique de la santé a occupé le devant de la scène lors de la Conférence annuelle de la Direction du développement et de la coopération (DDC) et du Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO). Compte tenu de son importance cruciale pour la promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité économique, elle constitue un axe prioritaire de la politique de la Suisse en matière de coopération au développement. Dans le cadre de son discours d’ouverture, le conseiller fédéral Didier Burkhalter a également évoqué l’avenir en présentant les priorités du nouveau message 2017-2020 concernant la coopération au développement ainsi que l’«Agenda 2030 pour le développement durable» de niveau mondial, qui prendra le relais des Objectifs du Millénaire pour le développement l’année prochaine.

Organisée au Congress Center de Bâle, la Conférence annuelle s’est articulée autour des thèmes de la santé ainsi que du manque d’accès aux services dont la population a besoin dans bien des régions du monde, tant en termes de prestations médicales et de médicaments que d’informations. La santé constitue un droit humain fondamental. Pourtant,  400 millions de personnes n’ont pas accès aux soins médicaux de base.

Lors de son discours d’ouverture, le conseiller fédéral Didier Burkhalter a souligné l’importance de l’accès aux prestations et de son lien avec la pauvreté. «La pauvreté ne provient pas seulement de revenus insuffisants. C’est une sorte de pieuvre qui étend ses tentacules  jusque dans les domaines les plus vitaux comme l’accès aux services médicaux de base et l’éducation», a déclaré le chef du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). A ses yeux, l’absence de perspectives, la discrimination et l’insécurité juridique engendrent aussi la pauvreté, qu’aggravent encore le changement climatique et le manque d’accès à l’eau. . Didier Burkhalter a ajouté que la santé était au cœur de la démarche de lutte contre la pauvreté et qu’elle constituait un droit fondamental de tout être humain.

Dans ce contexte, le chef du DFAE s’est ensuite exprimé sur le nouveau message pour la coopération au développement 2017-2020. Mettant en avant les liens qui existent entre la pauvreté, les conflits et les risques planétaires tels que le changement climatique, il a insisté sur la nécessité de faire face à ces défis en adoptant des méthodes coordonnées. C’est pourquoi le nouveau message s’accompagne de la définition d’une stratégie commune à la DDC, au SECO et à la Division Sécurité humaine du DFAE: «Compte tenu de l’interdépendance croissante entre paix et développement, les acteurs et les services de la Suisse doivent collaborer encore plus étroitement et d’une manière complémentaire » , a déclaré le conseiller fédéral Didier Burkhalter, en précisant que le progrès économique et social allaient main dans la main avec la paix et la sécurité: «On ne va pas à l’école ou au travail sous les bombes.» Avec ce nouveau message, la Suisse mise sur le développement durable et se donne les moyens d’apporter d’importantes contributions à l’«Agenda 2030 pour le développement durable», un programme mondial dans lequel elle s’investit pleinement. Elle a d’ailleurs activement participé à son élaboration, y compris dans le domaine de la santé. L’Agenda 2030 doit être adopté à l’automne, à New York, afin de prendre le relais des Objectifs du Millénaire pour le développement dès 2016.

Le directeur de la DDC, l’ambassadeur Manuel Sager, a également porté un regard sur l’avenir. Pour réaliser les objectifs de l’«Agenda 2030 pour le développement durable», il faut selon lui pouvoir compter sur l’engagement des gouvernements et des agences nationales de développement mais aussi sur la collaboration avec les ONG, ainsi que sur l’aide de la communauté scientifique et sur un secteur privé prêt à assumer sa responsabilité en matière de développement durable écologique et social. Une telle alliance est également indispensable pour remédier au manque d’accès aux services dans le secteur de la santé: «Seul des partenariats largement établis permettront de développer les médicaments nécessaires, par exemple des antipaludéens pour les enfants, et de les diffuser là où le besoin s’avère le plus urgent», a déclaré le directeur de la DDC.

Chaque jour, des maladies telles que le paludisme et la diarrhée tuent encore près de 29’000 enfants de moins de cinq ans, plus de 4000 personnes sont emportées par la tuberculose et 800 femmes ou jeunes filles meurent des suites de complications liées à la grossesse ou à l’accouchement. «Des traitements trop coûteux, des distances trop longues à parcourir jusqu’aux centres de santé ou un manque de confiance à l’égard des médecins: quand l’accès fait défaut, la présence d’hôpitaux, de médicaments et d’un personnel dûment formé n’est d’aucune utilité», a rappelé Manuel Sager lors de son allocution. C’est pourquoi la DDC se mobilise pour améliorer l’accès des populations aux services de santé car elle voit là une contribution essentielle à la lutte contre la pauvreté, qui est au cœur de  son engagement.

Avant le discours du directeur de la DDC, les quelque 1100 personnes présentes avaient pu assister à de nombreux exposés sur le thème de la santé et en savoir plus sur le travail accompli par la Suisse dans ce domaine. Edna Adan Ismail, qui a fondé et dirige un hôpital universitaire au Somaliland, leur a ainsi montré qu’il était possible de surmonter des conditions extrêmement difficiles pour mettre en place un système de santé dans un pays en proie à la guerre civile. Pour Hans Rosling, professeur de santé internationale à Stockholm, on ne peut plus dire qu’il existe deux catégories de pays dans le monde, comme il l’a expliqué dans son exposé: l’ancienne distinction entre pays industrialisés et pays en développement n’a plus cours et ce sont désormais 192 Etats différents qui sont engagés dans un processus de développement socio-économique permanent, de nombreux pays asiatiques progressant à un rythme deux fois plus rapide que celui qu’a pu connaître l’Europe dans toute son histoire. Dans le cadre de la conférence, des spécialistes suisses et étrangers se sont également réunis au sein de différents ateliers afin d’échanger sur les défis à relever en vue d’améliorer l’accès aux médicaments, à l’information pour les jeunes et aux soins, en se concentrant plus particulièrement sur la question du financement de la santé.


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