La création d’un poste de délégué contre le racisme et l’antisémitisme n’est pas prévue pour le moment
Berne, 25.06.2025 — Le Département fédéral de l’intérieur a informé le Conseil fédéral, lors de la séance du 25 juin, que dans les conditions actuelles, il ne créerait pour l’instant pas de fonction de délégué ou déléguée contre le racisme et l’antisémitisme. Cette réflexion s’est inscrite dans le cadre de la mise en œuvre d’une motion qui demande notamment d’examiner la création d’une telle fonction.
La motion CIP-N 23.4335 (« Pour une stratégie et un plan d’action contre le racisme et l’antisémitisme ») demande au Conseil fédéral d’examiner la création d’une fonction de délégué ou déléguée à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme. Une analyse commandée par le Département fédéral de l’intérieur (DFI), qui expose différents modèles, a toutefois montré qu’il existe déjà dans notre pays plusieurs services et institutions de lutte contre le racisme et l’antisémitisme, dont la Commission fédérale contre le racisme (CFR) et le Service fédéral de lutte contre le racisme (SLR), ainsi que différents acteurs au sein de la société civile. Créer une fonction supplémentaire pourrait être synonyme de doublons et intensifier encore le travail de coordination nécessaire.
Sur la base de cette analyse et des conditions qui prévalent actuellement, le DFI renonce à créer la fonction évoquée. La lutte contre le racisme et l’antisémitisme doit intervenir par d’autres biais, par exemple le renforcement des institutions existantes. Les réflexions à ce sujet se poursuivront dans le cadre de la politique de l’égalité et de la lutte contre la discrimination, qui ressortit au DFI. La lutte contre le racisme et l’antisémitisme est un pilier de la politique fédérale et le restera.
Cette décision s’inscrit aussi dans le contexte de l’élaboration de la stratégie nationale et du plan d’action contre le racisme et l’antisémitisme, qui sont au cœur de la motion CIP-N 23.4335. Le DFI est en train de mettre au point ladite stratégie, dont le but est précisément de renforcer les structures existantes, d’améliorer leur coordination et de les développer de manière ciblée. A cela s’ajoute également le renforcement des compétences dans le domaine de l'antisémitisme. Le Conseil fédéral doit approuver la stratégie en fin d’année et l’utiliser comme base pour le plan d’action. Il s’agit de prendre en compte les différentes formes de racisme et d’opter, dans l’élaboration des mesures, pour une approche nuancée, ciblée et parfois spécifique aux différents groupes.
« Délégué à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme : état des lieux »