Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies,
Monsieur le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires
Excellences,
Mesdames et Messieurs,

Bienvenue à Genève, ville de tradition humanitaire.

L'adage affirme qu'il vaut mieux prévenir que guérir. Dans le domaine des catastrophes naturelles, le travail de prévention revêt une importance croissante. Les inondations, la sécheresse, les séismes constituent des défis énormes. La Suisse soutient depuis sa création la "Stratégie internationale de prévention des catastrophes naturelles" dont le secrétariat est à Genève. Notre pays s'est également joint aux efforts de la communauté internationale pour l'élaboration de la Déclaration de Hyogo et de son Cadre d'action pour 2005-2015 élaborés à Kyoto.

L'année prochaine, nous serons déjà à mi-chemin des travaux de mise en œuvre du Cadre d'action de Hyogo. Il est donc nécessaire d'élaborer dès maintenant des propositions concrètes pour améliorer l'efficacité des efforts sur tous les plans - locaux, nationaux et globaux.

Presque un tiers du territoire suisse est montagneux. Notre histoire est marquée par les défis et les réponses à des phénomènes naturels parfois hostiles - avalanches, éboulements, crues torrentielles, tempêtes, inondations ou tremblements de terre. Chaque changement climatique constitue une nouvelle menace chez nous. Ainsi, des inondations se produisent dans des régions autrefois réputées sûres. Les glaciers fondent de façon inquiétante. La remontée de l'isograde 0° Celsius provoque une fonte du permafrost qui favorise les chutes de pierres, les éboulements et les glissements de terrain.

C'est pourquoi la Suisse investit chaque année 2,9 milliards de francs pour se protéger des dangers naturels. Sur ce montant, 1,7 milliard de francs sont pris en charge par les assurances, les entreprises privées et les ménages. Moins de la moitié des coûts est ainsi couverte par les pouvoirs publics, ce qui représente environ 400 francs par année et par habitant.

Chaque pays a des expériences et des compétences à partager pour faire face aux défis d'aujourd'hui. La Suisse relève les défis de la prévention et de la préparation par le biais d'une approche intégrale. Celle-ci, étroitement liée aux enseignements de la pratique, se caractérise par la collaboration des différents acteurs des pouvoirs publics, des citoyens et également d'entreprises du secteur privé, les sociétés d'assurances par exemple.

Notre pays associe les principes de responsabilité individuelle et de subsidiarité à la pertinence des résultats. Ainsi, l'Etat exerce une fonction dirigeante en édictant les règles-cadres et les directives techniques et en mettant des moyens financiers à disposition. La mise en œuvre opérationnelle incombe quant à elle aux cantons et aux autorités locales.

Cependant la Suisse n'est qu'une nation parmi d'autres. Pour cette raison, elle se doit de contribuer à la recherche de solutions globales. Elle est, à l'instar des autres pays, dépendante des résultats globaux. Elle dépend donc aussi des solutions que dégagera la conférence. Je vous souhaite un agréable séjour et des échanges fructueux, en espérant qu'ils vous permettent de poser les bases d'un développement durable, gage d'une protection plus efficace de la population mondiale contre les catastrophes naturelles.

Gouverner c'est prévoir