La Confédération doit réaliser 4,5 milliards d'économies. Mais de quelle manière ? Cette  question a été posée par la radio DRS, invitant les auditeurs à s'exprimer librement. Pour économiser rapidement et intelligemment ces 4,5 milliards de francs, les auditeurs ont proposé de:

- 1. renoncer à la course d'école du Conseil fédéral, 2. verser moins de bonus aux banquiers de l'UBS, 3. réduire les salaires des conseillers fédéraux.

Récemment, un journal a publié un baromètre des préoccupations:
- 1. Nature 2. Santé 3. Emploi 4. Crise financière. Ce classement diffère de celui enregistré il y a un mois qui diffère lui-même de celui obtenu il y a une année.

Interrogés par la même occasion sur le meilleur antidote, la majorité des personnes sondées a cité le sport et la remise en forme. Quelle leçon devons-nous en tirer ? Nous allons donc arrêter le changement climatique en pratiquant le jogging et la marche nordique. Quant aux saunas et autres masques au concombre, ils constituent certainement le meilleur moyen de balayer la crise financière.

Les sondages prolifèrent à travers le paysage médiatique et politique. Il s’agit d’une véritable industrie et ils embrouillent la perception politique de la réalité.

Les médias réagissent à des tels sondages, en font leurs choux gras et leur accordent de l'importance en fonction de prétendues majorités. Les journaux comptabilisent le nombre de clics sur les articles en ligne et conçoivent leur édition imprimée en conséquence (même s'ils souhaiteraient résister à cette tendance). Les partis, les parlementaires, les membres du gouvernement et leurs conseillers sont obnubilés comme des lapins pris dans les phares de voitures par les sondages d'opinion et édifient toute leur tactique savamment étudiée en fonction de ces derniers.

Cette consultation permanente et névrosée des baromètres est une maladie et  revient finalement à penser en termes d'audimat politique et à se conformer à la moyenne.

Cela devient une vraie culture : la Télévision suisse alémanique diffuse une émission amusante, intitulée „5 gegen 5“ (pendant alémanique du jeu « Une famille en or »). Au cours de cette émission, des questions sont posées. La réponse exacte n'est pas la bonne réponse d'un point de vue objectif mais la réponse donnée spontanément par la plupart des personnes au cours d'un sondage effectué préalablement, même si cette réponse est totalement absurde. Les participants sont donc incités à penser comme la moyenne et à s'adapter à l'avis de la majorité. Et pourquoi pas, tant que c’est un jeu ? Mais il ne s'agit aucunement d'une incitation à penser de manière autonome et cela n'a rien à voir avec la démocratie, bien au contraire. Se faire son opinion politique au gré de l’avis de la majorité n’est qu’indifférence servile, l’exact contraire de la conviction intime et de l’autonomie politique.

Notre démocratie directe n'est pas une démocratie du sondage mais une démocratie participative. Elle  repose sur le fait que les citoyens se forgent une opinion (à travers des manifestations, les médias ou par le biais des consignes de vote). Ensuite, ils s'expriment à une occasion donnée,dans le cadre d'une Landsgemeinde, d'une votation ou lors d'un congrès de parti. Le corps électoral aspire à une décision raisonnable que la majorité peut justifier devant la minorité. Lorsque l'opinion exprimée par le corps électoral se dilue dans le temps et dans l'espace, elle devient virtuelle. L'avis de la majorité n'est alors plus fondé sur la raison mais s'apparente à un cliché aléatoire d'un centième de seconde dans un long mouvement. Il ne répose que sur l’avis de quelques individus. En réalité,  la collectivité est loin d’être figée et monolithique. L'opinion supposée de la majorité a déjà beaucoup évolué au moment de sa publication et s'est en général positionnée ailleurs.

L'arrestation de Polanski illustre clairement ce phénomène. Les sondages ont tout d'abord révélé que la majorité était choquée et opposée à une telle arrestation. Par la suite, les résultats des sondages ont évolué et représentent actuellement 68% d'avis favorables et 28% d'avis défavorables, 4% n'ayant pas d'avis.

L'ancien chef du DFJP, B., s'est également exprimé à ce sujet. Il a dit que s'il était encore en fonction, il aurait vite appelé Polanski. C'est très intéressant:
Une ancienne cheffe du DFJP, Mme E.K., avait aussi appelé rapidement son mari à l'époque pour l'avertir. Elle a dû démissionner.

Aujourd'hui, B estime que l'actuelle cheffe du DFJP, Mme E.W.-S., aurait dû avoir un bref entretien téléphonique afin de soustraire à la poursuite pénale une personne soupçonnée d'atteinte à la pudeur sur une mineure.
Les temps changent: à l'époque, l'UDC a toujours exigé l'arrestation systématique des criminels, aujourd'hui son président estime qu'il faudrait avertir à temps les délinquants sexuels afin qu'ils échappent à leur peine.

Les sondages sont une chose. Mais les prévisions sont encore plus problématiques. Il existe notamment parmi les observateurs de la conjoncture économique et de la Bourse, des spécialistes de l'administration et des médias qui lisent dans le marc de café et qui vivent de leur prédictions. Ils n'ont évidemment pas vu venir la crise financière parce que des « facteurs exogènes » ont joué un rôle déterminant, comme cela nous a été expliqué avec une naïveté désarmante. Il nous faut absolument nous émanciper de ces bonimenteurs. Parfois, nous pouvons tirer de bonnes leçons de l'Antiquité: l'empereur Constantin promettait la mort à de tels oracles considérés comme des ennemis du genre humain.

Notre politique ne doit pas se baser sur ces sondages et prévisions. Notre travail politique s'effectue souvent à partir d'une position minoritaire qui ne tient pas compte des sondages. Energies renouvelables, protection de l'environnement, culture ont toujours été traités en priorité lors de nos congrès alors même qu'ils n'apparaissaient pas du tout dans les baromètres des préoccupations. Les positions minoritaires peuvent devenir majoritaires si elles font preuve de persévérance. Il nous incombe de faire preuve de persévérance et de nous accrocher à notre propre conviction; telle a toujours été notre mission. Nous n'y sommes pas toujours parvenus du premier coup mais après un deuxième, voire un troisième essai, comme pour l'AVS ou le droit de vote des femmes. A l'avenir également, tout ne nous réussira pas du premier coup, pas aujourd'hui mais peut-être demain ou après-demain. C'est cette politique crédible et courageuse que l'on attend de nous et que nous nous engageons à respecter et qui se reflète dans le nouveau slogan, le Oui. Il témoigne de notre volonté de changer le cours des évènements, de prendre influence.

1. Politique environnementale et climatique

- CO2 et affectation partielle des recettes:

Les tractations concernant une loi sur le CO2 ont commencé au moment de mon entrée en fonction. Aujourd'hui, la taxe sur le CO2 a été introduite et elle fonctionne. 
L'affectation partielle des recettes était encore totalement controversée au début de la présente législature et n'aurait à l'époque jamais reçu le soutien de la majorité au Parlement. Aujourd'hui, elle est en vigueur. Nous y sommes parvenus après y avoir travaillé avec acharnement, non pas du jour au lendemain mais au surlendemain.

- Energie:

La rétribution du courant injecté à prix coûtant, qui a véritablement vu le jour sur initiative du PS représente un jalon important dans la promotion des énergies renouvelables. Ensemble, nous essayons également d'augmenter les moyens destinés à financer la rétribution du courant.
Nous lançons aujourd'hui une initiative populaire pour la création de nouveaux emplois grâce aux énergies renouvelables. C'est également un pas en direction de la réforme fiscale écologique.

- Réforme fiscale écologique:

Nous nous sommes toujours engagés en faveur d'une réforme fiscale écologique. Aujourd'hui, nous ne pouvons pas affirmer sérieusement qu'une telle réforme est en vigueur. Mais en y regardant de plus près, nous constatons que la politique évolue dans ce sens. D'une part, l'Etat restreint sa marge de manoeuvre en procédant toujours à de nouvelles baisses d'impôts. D'autre part, il veut et doit agir. Il investit et créé des incitations financières. C'est pour cela qu'il doit trouver de nouvelles ressources financières et, voyez-vous,  que la tendance va indubitablement dans le sens d'une réforme écologique:

Nous avons créé une RPLP pour promouvoir le transport ferroviaire et taxer le trafic routier. Il s'agit bien d'une taxe écologique. 
Nous avons obtenu la taxe sur le CO2 afin que la consommation de pétrole soit taxée et que les ménages soient soulagés. Il s'agit bien d'une taxe écologique.
Nous avons obtenu l'affectation partielle de la taxe sur le CO2. 200 millions de francs sont investis chaque année dans la rénovation des bâtiments. Il s'agit bel et bien d'une utilisation écologique.
Lorsque nous avons proposé dans le cadre du paquet de mesures conjoncturelles de redistribuer immédiatement la taxe sur le CO2 plutôt que d'attendre deux années, cela a occasionné une levée de boucliers, étonnamment de la part de ceux qui ont toujours exigé une taxe incitative sans influence sur la quote-part de l'Etat. Désormais, la taxe sur le CO2 devrait tout d'un coup servir à assainir les finances fédérales. Existe-t-il un meilleur exemple d'une réforme fiscale écologique?
Qu'en est-il des systèmes de bonus-malus ? De la RPC ? Qu'en est-il du fonds pour le trafic d'agglomération, qui a pour objectif d'investir le produit de l'impôt sur les carburants dans le rail ? Tous ces instruments ne sont-ils pas écologiques?
Certes la réforme écologique n'est pas encore une réalité mais elle viendra, pas demain mais après-demain.

L'art. 86 Cst., le projet du 27 novembre font-ils aussi partie de la réforme écologique ?
Je préconise depuis longtemps une imposition du kérosène. Aujourd'hui, cette possibilité existe enfin, avec le système européen d'échange des quotas d’émissions de gaz à effet de serre de CO2. Le trafic aérien suisse en fera inévitablement partie parce que nous ne voulons pas d'aéroports internationaux dispensés de la taxe sur le CO2 à Genève et Zurich. L'UE non plus.

Un autre aspect est l'imposition du kérosène sur les vols intérieurs, dont le produit est directement affecté à la construction des routes. Les ressources dégagées servent essentiellement à améliorer la sécurité des aéroports régionaux. La sécurité dont l'Etat est responsable et non seulement le trafic aérien. Autrement, l'argent sera investi dans la construction des routes et l'initiative de l'ATE n'est de loin pas admise.

Le parti s'occupe depuis longtemps de ces problèmes et a pour cette raison adopté un nouveau slogan. A savoir : Oui !

2. Infrastructures et endettement

J'ai démontré récemment à quel point nos infrastructures seraient menacées si l'on continuait d'imposer des baisses d'impôt et des programmes d'économie. Notre OUI clair en faveur d'une politique volontaire en matière d’infrastructures a lieu en collaboration avec toutes les régions et leurs habitants dans l'ensemble du pays, même si les infrastructures ne figurent pas encore en tête du baromètre des préoccupations. En fait, elles y figureront une fois qu'il sera trop tard. Des infrastructures obsolètes représentent également des dettes autrement plus importantes. Avec nos infrastructures, nous fournissons aussi notre contribution à la construction de l'Europe. La NLFA est perçue par toute l'Europe comme une contribution importante à la cohésion du continent.

3. Notre position dans le monde

Force est de constater que dans certains domaines nous ne faisons pas l’objet d’une admiration sans partage à l’étranger. Aujourd'hui, nous nous plaignons de manière particulièrement intense de notre isolement. On dit que nous n'aurions plus d'amis. Nous serions insuffisamment intégrés dans les réseaux. C'est pourquoi nous investissons dans des campagnes de relations publiques destinées à redorer l'image de notre pays. Nous mettons tout en oeuvre pour que l'on nous comprenne à nouveau et que l'on nous apprécie.
Mais dans ce domaine également, on nous évalue en fonction de notre politique et de son contenu. Les relations publiques peuvent beaucoup, mais elles ne peuvent pas tout. C’est par notre comportement et non par des campagnes de relations publiques et la seule tactique que nous ferons notre place en Europe ou au sein de l'ONU.

a) L'initiative anti-minarets

L’image de la Suisse n'est pas seulement déterminée par la politique au sens strict. Elle est également véhiculée par des ambassadeurs comme Roger Federer, dont nous sommes particulièrement fiers. Nous nous passerions en revanche d'autres ambassadeurs. Par exemple, l'initiative anti-minarets et l'affiche en sa faveur sont directement rattachée à "la Suisse". L’initiative est également le résultat malheureux de la culture des sondages. C’est un jeu cynique avec des soucis réels, le terrorisme où la position de la femme dans l’Islam. La construction de minarets n’a jamais posé le moindre problème, leur interdiction peut en devenir un. C’est la raison pour laquelle cette initiative est populiste et n’aspire qu’à attirer l’attention sur les initiants, sans se soucier du bien du pays. La revendication d’interdire les minarets, elle, n’a rien à voir avec ces soucis. Si nos avis peuvent être partagés sur l’interdiction des affiches, nous devons parler d’une seule voix sur l’initiative elle-même : elle est absolument contraire à l’esprit de la Suisse. Elle discrimine des personnes qui vivent aec nous en paix et elle nous discrimine tous à l’étranger qui perçoit ces actions comme étant celles de « la Suisse ». Tous ceux qui réflechissent un peu plus loin ne peuvent que voter non à cette initiative.

b) Place financière

Quant au comportement de tous ceux qui, pour le compte de l'UBS, ont attiré sans scrupules des fraudeurs du fisc aux USA, il est lui aussi imputé à "la Suisse", tout comme le comportement des banques en général. Ils ont contribué à la réputation de la Suisse en tant que refuge pour les capitaux en fuite. En matière de capitaux détournés provenant du tiers-monde et de blanchiment l’argent, la Suisse a su faire preuve de solidarité. Elle accorde l’entraide judiciaire et a effectivement remboursé certains capitaux détournés, ce que l'on ne peut pas affirmer de tous les autres pays.

Pourquoi n'a-t-elle pas agi de la même façon avec le secret bancaire, alors que tous les responsables savaient depuis des années déjà que le secret bancaire, dans la mesure où il peut être utilisé pour frauder le fisc, ne pourrait pas être maintenu. Maintenant nous avons dû l'abandonner en grande partie et cela d'une manière tout à fait indigne.

Combien de temps a-t-on fait croire que le secret bancaire constituait une partie de l'âme du peuple suisse, notre identité. Maintenant, il n'est plus et notre âme est toujours là. (nous étions nombreux à le savoir il y a 30 ans déjà, au moment où nous avons lancé l'initiative sur les banques).  

Nous aurions pu aborder ce problème à bras le corps. Mais les grandes banques se sont accrochées à leur secret bancaire, sans stratégie à long terme, trouvant même les hommes de main pour les soutenir. Aujourd'hui, nous en sommes au même point.

Maintenant, nous avons cédé aux pressions de l'étranger et accepté de fournir une aide administrative en cas de soustraction fiscale. la pression exercée sur l'échange automatique des informations est bel et bien là. La Principauté du Liechtenstein a déjà montré l'exemple. La mise en place d'une stratégie active est tout à fait envisageable. 

Une place financière suisse a sa légitimité et nous disons activement OUI à une place financière suisse solidaire et avisée et non à une place financière parasitaire. Nous ne devons pas seulement rêver d'hier et nous accrocher à ce que nous connaissons aujourd'hui, mais penser à demain et à après-demain. 

Cela est également valable dans notre relation avec l'Europe:

c) Adhésion à l'UE 

L'adhésion à l'EEE a été rejetée de justesse il y a environ 20 ans. Entre-temps, j'ai moi-même, bien qu'étant un défenseur de l'adhésion à l'UE, travaillé très activement à l'élaboration de la voie bilatérale, notamment avec l'accord bilatéral sur les transports, qui représentait à l'époque l'ultime pièce du puzzle des bilatérales I. A l'époque, l'UE s'est très fortement opposée à  notre politique des transports et nous avons dû faire preuve d'une grande persévérance pour imposer la RPLP. Douze ans plus tard, l'actuel commissaire européen m'a remis le prix européen des transports. De manière tout à fait officielle, l'UE a rendu hommage à notre politique des transports. Cela montre bien : Si nous faisons preuve de ténacité, nous obtiendrons un résultat, même si nous n'obtenons pas tout aujourd'hui. Mais je regrette que nous ne soyons pas parvenus, notamment dans le secteur de la politique des transports, à exercer cette influence au sein de l'UE. C'est extraordinaire de constater comment avec l'aide de la Suisse un rapprochement a pu être trouvé entre la Turquie et l'Arménie. Mais pourquoi ne parvenons-nous pas à encourager un rapprochement de l'UE aux efforts autrichiens afin de mettre en oeuvre un transfert du trafic dans l’Arc alpin ? Parce que nous ne sommes pas dans l'UE ! 

C'est justement dans la politique qui nous intéresse directement, que nous renonçons à nous impliquer directement. Si je pense à la grande influence que nous avons parmi tant d'autres petits pays dans le domaine de la politique climatique, je me dis que nous aurions une très grande influence sur le continent européen.  

Concernant l'adhésion à l'UE, rien ne figure aujourd'hui à ce sujet sur le baromètre des préoccupations. Mais je le vis au quotidien: Nous appliquons un nombre incalculable de dispositions de l'UE, sans avoir notre mot à dire même si elles ne relèvent pas de l'accord bilatéral.
Exemples:
- particules fines,
- publicité pour les boissons alcoolisées à la télévision
- négociations concernant les livraisons de courant 

Une adhésion à l'UE n'affaiblirait en rien notre autonomie, au contraire elle la renforcerait. La politique signifie influencer, façonner le cours de choses. Pourquoi devrions-nous nous laisser dicter par autrui et pourquoi ne contribuons-nous pas à façonner notre continent ?  

Si je disais : "Nous devrions considérer que l'option d'une éventuelle adhésion à l'UE devrait le cas échéant ne plus être exclue d'une discussion". Ce serait une tactique. Mais je préfère être honnête et dire ce que je pense: „Nous devons adhérer à l'UE“.  

Cela ne signifie pas s’interdire tout calcul politique. Le PS ne se lancera pas dans la campagne électorale de 2011 avec pour thème principal l'adhésion à l'UE. Mais la tactique ne doit jamais nous pousser à refouler notre position et à nous écarter de notre propre conviction.  

Je suis certain : L'adhésion à l'UE viendra un jour - pas demain, mais après-demain. 

4. Quel est le sens du nouveau slogan ? 

On m'a déjà demandé à plusieurs reprises ce que signifiait ce OUI du PS ? C'est un OUI à l'influence, un OUI à la création, un OUI à la possibilité d'accepter occasionnellement le chemin le plus long, voire des détours pour pouvoir parvenir à ses fins. La politique ne consiste pas seulement à présenter des revendications courageuses mais à proposer le changement. La politique c'est bien plus que de la tactique, c'est une conviction et un travail de longue haleine pour parvenir à ses fins.  

Le travail de longue haleine fourni dans le domaine de la politique environnementale, climatique et énergétique est notre OUI au développement durable. Le développement durable n'est pas une règle de trois entre efficacité économique, solidarité sociale et responsabilité écologique. Le développement durable a un objectif supérieur, à savoir le respect de la Planète eu égard aux générations futures et la volonté de sauver cette Planète qui est la nôtre.
Le travail de longue haleine dans le secteur de la politique des transports est notre OUI à la cohésion sociale dans notre pays et au développement économique.
Le travail de longue haleine pour une politique financière solidaire est notre OUI à une compétitivité et à notre autonomie qu'une intransigeance obstinée mettrait sinon en jeu.
Notre politique européenne doit traduire ce OUI à la construction du continent dont la Suisse fait géographiquement partie.

Nous devons avoir le courage de défendre tous ces objectifs même s'ils ne figurent sur aucun baromètre des préoccupations. Comment ces idées pourraient-elles s'imposer si nous ne nous les défendons pas avec courage et conviction.
Depuis que je suis en politique, j'entends toujours encore la même phrase: „Bien que je ne sois pas d'accord avec tout ce que vous préconisez, je vous soutiens parce que vous avez un avis clair." Vous aussi vous entendez toujours cette phrase. Nous ne devons donc pas nous fier aux sondages mais nous devons rester fidèles à notre conviction profonde, à nos idées politiques. C'est sur cela que nous serons jugés et non pas à l'aune de nos réactions aux sondages d'opinion.  

Voyez ce que l'on nous propose aimablement, maintenant que nous avons perdu deux sièges au Parlement à Genève.  Nous devrions nous préoccuper davantage de la classe moyenne, nous devrions redevenir un parti de travailleurs, nous devrions plus nous focaliser sur les préoccupations environnementales, comme elles figurent en première place des sondages, nous devrions moins nous focaliser sur les préoccupations environnementales, cette tâche incombant exclusivement aux Verts, etc. etc.  

Nous ne devons pas nous disperser dans les méandres tactiques mais défendre ce que nous voulons vraiment. Nous devons respecter notre conscience et non pas nous laisser influencer par les réactions éphémères des médias de divertissement. Même au prix d’une défaite. Nous ne sommes pas prêts à brader notre opinion pour quelques "pour mille" de plus ou de moins. Telle est notre politique, nous ne surfons définitivement pas sur la vague du mainstream. Cette attitude est également appréciée par toutes les personnes dans ce pays qui ne partagent pas forcément les mêmes idées que nous. Ils préfèrent un parti avec lequel ils savent à quoi s'en tenir et une politique qui dit ce qu'elle pense.  

C'est pourquoi, nous ne nous contentons pas de faire de la tactique, nous faisons ce que nous dicte le coeur.

Moins de calculs, plus de coeur!