Ils sont petits mais nous causent de gros problèmes: ce sont les acariens. Jusqu‘à présent, il est difficile de lutter contre eux notamment en raison de leur résistance contre certains pesticides. Une approche innovante pourrait peut-être donner de meilleurs résultats. Les chercheurs de la station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART étudient la diversité des espèces intimement associées aux acariens et son utilisation potentielle dans le domaine de la lutte biologique.

La piste des bactéries
Les bactéries sont omniprésentes dans l'environement. La plupart des insectes et acariens vivent en association avec des bactéries. Une de ces bactéries, appelée Wolbachia  est capable de modifier le mode de reproduction des acariens à tel point qu'ils ne peuvent s'accoupler que si le mâle et la femelle sont infectés par la même souche de Wolbachia. Au contraire, si un mâle infecté s'accouple avec une femelle non infectée, la descendance meurt dans le ventre de la mère. De cette manière, les bactéries garantissent leur propre transmission à la génération suivante par l'intermédiaire des œufs des femelles infectées. Ainsi, à terme, la bactérie pourra coloniser la population d'acariens dans son ensemble.

Les chercheurs essaient à présent de savoir si le pouvoir des bactéries peut être employé contre les acariens ravageurs. On pourrait par exemple infecter les acariens artificiellement avec des bactéries de façon à ce qu'ils soient plus sensibles aux pesticides. Si ces bactéries se propageaient au sein de populations entières d'acariens, cela pourrait affaiblir le ravageur et le rendre moins résistant aux traitements à base de pesticides.

Plus besoin des mâles ?
D'autres bactéries modifient la reproduction des acariens à tel point que les femelles infectées peuvent se multiplier sans être fécondés par les mâles. Ceux-ci deviennent donc superflus. Avec le temps, il ne reste plus que des femelles, toutes porteuses des bactéries, dans la population. Les chercheurs tentent d'obtenir cet effet sur la multiplication des acariens prédateurs, utilisés, par exemple dans la lutte contre les araignées rouges ravageuses dans les serres. Grâce à la présence de certaines bactéries dans les entrailles des prédateurs, leur population pourrait être composée de femelles uniquement, ce qui pourrait accélérerer leur multiplication et donc leur efficacité comme prédateurs.

Le pouvoir des sous-locataires