Les campagnes pour la prévention des troubles auditifs figurent depuis des années au programme des activités de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). Jusqu’à présent, elles se sont surtout adressées aux adolescents (p. ex. « L’oreille branchée » ou « Vous dites ? »). Les mesures accomplies aujourd’hui sont censées montrer si un jouet doté d’une sonnerie peut représenter un risque de troubles auditifs pour l’enfant en bas âge. Elles doivent également mettre en évidence une éventuelle évolution de la situation sur le marché depuis février 2001 : à l’époque, des enquêtes privées avaient révélé que, sur cinq téléphones-jouets mobiles testés, quatre n’étaient pas conformes aux dispositions légales européennes en matière de puissance acoustique ; autrement dit, la sonnerie était trop forte. Les présentes mesures se sont limitées, pour des raisons techniques, à une catégorie de jouets. Les téléphones que les enfants tiennent directement à l’oreille se prêtaient tout particulièrement à cette campagne du fait de leur forme homogène. Les mesures ont porté sur ce que l’on appelle le « niveau de pression acoustique de crête » (sons brefs, aigus et puissants) et le « niveau d’exposition sonore moyenne » (niveau sonore moyen d’un bruit prolongé). Ces valeurs figurent dans la norme européenne EN 71, partie 1, « Sécurité des jouets – Propriétés mécaniques et physiques », édition 1998, au paragraphe 4.20 :

Le son continu (LPA ) ne doit pas excéder 80 décibels A (dB(A)) ; le son de crête LPCpeak ) ne doit pas excéder 115 dB(C). A titre de comparaison, 80 dB correspondent à peu près au niveau sonore de la circulation routière, 115 dB à celui d’une foreuse pneumatique.

Les valeurs de crête des produits testés se situaient toutes en dessous de la valeur de la norme (115 dB). Sept produits, soit 18% de tous les téléphones-jouets, dépassaient toutefois la norme fixée pour le niveau sonore continu (entre 80,5 dB et 98,9 dB). Comme le risque de trouble auditif ne dépend pas seulement du volume sonore mais aussi de la durée de l’exposition au bruit, les téléphones-jouets dépassant les normes ne devraient toutefois pas présenter de risque supplémentaire pour la santé. En effet, les enfants n’utilisent généralement les objets testés que pendant une courte durée. L’OFSP estime cependant qu’avec un taux de non-conformité de 18%, la situation du marché n’est pas satisfaisante. Les fabricants sont donc invités à procéder aux améliorations requises, et l’OFSP lancera une nouvelle campagne de mesures acoustiques sur une autre catégorie de jouets en 2003.

Les mesures ont été effectuées dans un laboratoire de contrôle privé certifié ISO. Les laboratoires cantonaux ont effectué l’échantillonnage officiel et sont chargés de prendre des mesures en cas de non-conformité des produits testés. Les produits proviennent d’importateurs, de commerçants spécialisés, de grands distributeurs mais aussi de forains. Au total, 39 téléphones-jouets ont été testés (mobiles et autres téléphones plus ou moins classiques).

Mesures acoustiques sur les téléphones-jouets; Votre enfant s'amuse avec un téléphone-jouet : laissez le faire…