Sur la base d'une analyse détaillée de la situation des migrants sur le marché du travail, sur ses problèmes spécifiques et les domaines d'intervention possibles, la Commission a formulé des recommandations concrètes en la matière qui s'articulent sur les trois axes d'intervention suivants:

Favoriser l'accès des jeunes dans le monde du travail
Encourager les qualifications individuelles, faciliter la recherche d'emploi
Encourager l'intégration dans l'entreprise

Dans le domaine de l'accès professionnel, la Commission recommande tout particulièrement des programmes de mentoring et de coaching pour les jeunes provenant d'un milieu immigré. L'accompagnement individuel des jeunes gens qui rencontrent des difficultés a fait ses preuves. Les départements de l'instruction publique et les services de la formation professionnelle devraient multiplier de telles mesures d'aide, au titre d'offres minimales. Le rattrapage de la formation de base devrait aussi être facilité. Ce rattrapage constitue surtout une chance de se qualifier dans une activité professionnelle pour les jeunes ayant des difficultés à apprendre ou pour des (jeunes) adultes récemment immigrés dans notre pays. Des offres de passerelle et des semestres de motivation peuvent être des programmes d'aide, tant au niveau secondaire I qu'au niveau secondaire II.

Dans le domaine «Encourager les qualifications individuelles, faciliter la recherche d'emploi» la CFE s'exprime pour un soutien à l'encouragement linguistique et à la reconnaissance des avantages d'un plurilinguisme. Les partenaires sociaux devraient créer des contrats collectifs de travail - ou les compléter s'ils existent déjà - en tenant compte de cet encouragement linguistique. Par ailleurs, les cadres devraient, eux aussi, reconnaître le plurilinguisme comme une ressource humaine importante. Dans l'occupation de postes ou de places d'apprentissage, les candidates et les candidats devraient être considérés indépendamment de l'origine et de la nationalité, afin que l'égalité des chances leur soit garantie. Des enquêtes récentes ont démontré que lors de la sélection, les candidats de certaines nationalités sont discriminés. Les responsables des ressources humaines et les cadres doivent reconnaître le droit à l'égalité des chances lors du choix de leur personnel.

Concernant l'encouragement de l'intégration dans l'entreprise, la CFE recommande de développer une culture d'entreprise favorisant le respect mutuel. La diversité doit être vue comme une chance et non comme un obstacle. Pour faciliter l'entrée des immigrés et des nouveaux salariés au sein de l'entreprise, des programmes de parrainage et de mentoring sont utiles. Il est recommandé à l'employeur de mettre en place de tels programmes.

La Commission fédérale des étrangers a présenté ces recommandations vendredi à sa Journée nationale à Berne qui a été fréquentée par un grand public.

Recommandations de la CFE sur l'intégration et le travail