«Votre liberté est aussi notre liberté. Votre prospérité est aussi la nôtre!» (fr)

Bern, 27.01.2014 - Warschau, 27.01.2014 - Rede von Bundespräsident Didier Burkhalter anlässlich des offiziellen Besuchs in Polen - Es gilt das gesprochene Wort

Monsieur le Président
Madame Komorowska
Excellences, Mesdames et Messieurs

Merci de votre accueil si chaleureux!  J’ai tenu à ce qu’un de mes premiers voyages en tant que président de la Confédération se déroule en Pologne. Merci, Monsieur le Président, de votre invitation pour une visite qui souligne les liens amicaux particulièrement étroits entre nos pays.

Nos pays ont de multiples liens historiques. Monsieur le Président, en historien averti vous les connaissez parfaitement. Je voudrais mentionner deux épisodes qui symbolisent notre amitié, notre soutien réciproque, nos valeurs communes au fil des siècles.
Le premier remonte à 1386, lorsque les Confédérés suisses ont chassé les Habsbourg, alors que la Pologne s’apprêtait à s’allier à la Lituanie par le biais du mariage entre la reine Hedwige et le Grand-duc Ladislas II Jagellon.

Nos deux pays échappaient ainsi à l’emprise des Habsbourg et, pour y arriver, ils se rendaient, à leur insu, mutuellement service ! Le duc Léopold III était tellement soucieux d’assurer la main de la reine Hedwige à son fils qu’il négligea ses préparatifs militaires. Les Suisses, en battant à Sempach l’armée du duc, qui y laissa sa vie, contribuèrent à leur tour à dissuader les Habsbourg de poursuivre leur action contre la Pologne. Ainsi émergea l’un des plus grands Etats que l’Europe ait jamais connu! C’est l’épisode de la liberté.
   
Presque quatre siècles plus tard, à l’époque de la «République des deux Nations», Jean-Jacques Rousseau, citoyen de Genève, rédigea son fameux essai « Considérations sur le gouvernement de Pologne » qui devinrent une sensation littéraire en Europe. Le roi Stanislas Auguste les qualifia de plus beau roman sur la Pologne – sans pour autant en suivre les recommandations. C’est l’épisode de la démocratie rêvée.

Le manuscrit original de 1772 des «Considérations», annoté de la main de l’auteur, est conservé depuis plus de deux siècles à la Bibliothèque publique et universitaire de Neuchâtel, ville dans laquelle nous avons le plaisir d’habiter avec mon épouse.

C’est donc cette amitié séculaire qui lie nos pays que nous avons voulu rappeler en vous apportant aujourd’hui, M. le Président, un facsimilé du manuscrit original Rousseau.

Le moment semble bien choisi, car jamais dans l’histoire, l’intérêt, la sympathie et les échanges mutuels de nos pays n’ont, je pense, bénéficié de conditions aussi favorables. Ces dernières années, nos relations ont connu un essor sans précédent et la liberté des échanges et de mouvement, les facilités de communications aussi, ont encore rapproché la Suisse et la Pologne.

Et bien que n’étant pas voisins… nous sommes pourtant voisins!

Voisins parce que l’Union européenne est voisine de la Suisse. C’est par nos accords bilatéraux – bénéfiques pour les deux partenaires – avec l’UE que passent désormais les relations économiques et commerciales entre la Suisse et les pays-membres. Voici l’épisode de la prospérité commune.

Voisins aussi car nos deux pays sont complémentaires dans de nombreux domaines et qu’ils partagent des valeurs.

Nous menons aujourd’hui presqu’autant de consultations ou de dialogues structurés avec la Pologne qu’avec notre plus grand voisin – un voisin commun - l’Allemagne.

La déclaration conjointe sur la coopération bilatérale que nous avons adoptée ce matin est un pas de plus. Cette visite pose donc un jalon et ouvre une nouvelle phase de nos relations, dont le potentiel de développement est loin d’être épuisé, au plan politique, économique, scientifique, culturel ou encore en termes de sécurité.

Cette année marquera le 25e anniversaire des premières élections partiellement libres en Pologne. Cet événement a signifié l’ouverture d’un nouveau chapitre dans l’histoire de notre continent: le chapitre à la fois de la liberté, de la démocratie et de la prospérité partagée.

Désormais votre liberté est aussi notre liberté. Nous avons la démocratie en partage. Et votre prospérité, qui se nourrit des échanges, est aussi la nôtre!

C’est dans cet esprit que le peuple et les cantons suisses ont voté en faveur de la Contribution suisse à la réduction des disparités économiques et sociales dans l’Union européenne. J’aurai demain, à Cracovie, l’occasion de mieux connaitre plusieurs projets co-financés par la Suisse qui contribuent au renforcement durable de nos relations.

Jeunesse, travail, ouverture. Ces trois thèmes que la Suisse veut mettre en avant cette année se déclinent particulièrement bien dans nos relations. Suisses et Polonais pétillent d’idées pour tracer des pistes en matière de recherche, d’innovation, de formation professionnelle. Ils y travaillent dur et ensemble, profitant de l’ouverture entre nos pays, en particulier les jeunes générations.

Monsieur le Président, nos pays ont beaucoup en commun. Ils partagent infiniment plus que le rouge et le blanc qui sont leurs couleurs communes. Mais ce symbole en est un magnifique révélateur!

Je lève mon verre en votre honneur, Monsieur le Président de la République de Pologne, Madame, à votre santé, au bien-être des citoyens polonais et à la réalisation des rêves de la jeunesse, polonaise et suisse. Et, tout simplement, à l’amitié séculaire entre la Pologne et la Suisse!


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